En attendant la reprise des élections municipales partiellement dans certains arrondissements et communes le 17 février prochain, l’heure est à la mise en place des conseils municipaux. Des conseils municipaux renouvelés à plus de 80 % avec en plus de nouveaux arrondissements dans les communes urbaines de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso. Une donne qui impose d’une part au gouvernement le renforcement du processus de transfert de compétences et d’autre part aux nouveaux élus locaux, une gouvernance basée sur la participation de toutes les forces vives à la gestion de leurs localités. De plus, elle exige des conseillers municipaux, la responsabilité de la gestion dans la transparence et la redevabilité.
En rappel, c’est avec l’avènement de la 4e République en 1991 que s’amorce au Burkina Faso un véritable processus de décentralisation à travers la consécration par l’article 145 de la Constitution de juin 1991 du principe de la participation démocratique des populations à la libre administration des collectivités territoriales et la mise en œuvre d’une politique de décentralisation.
22 ans après, le Burkina est sur la voie d’une décentralisation dont la mise en œuvre confère aux populations la responsabilité d’orienter le développement de leur localité.
Cela se traduit par le fonctionnement des 351 communes érigées depuis 2007 dont le nombre est en croissance. L’exercice de cette responsabilité des populations se traduit d’abord par le mandat que celles-ci donnent aux conseillers municipaux et aux conseils régionaux.
Puis, il y a, dans le cadre du processus de décentralisation, le transfert des ressources à effectuer par l’Etat central pour permettre aux dirigeants locaux d’avoir les capacités techniques et financières pour gouverner. Enfin, on pourrait parler de la notion de redevabilité qui impose aux gouvernants locaux le devoir de rendre compte de leur gestion.
La formation pour plus de responsabilité
Comme le disait le président du Faso dans son adresse à la population, le 31 décembre 2012, « la consolidation du capital humain reste un déterminant de l’émergence ».
Dans le souci de maintenir et de renforcer le rythme dans l’évolution de la mise en œuvre du processus de décentralisation en cours, la nécessité de procéder au renforcement des capacités de gestion administrative des nouveaux maires et conseillers municipaux s’impose au ministère de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation dirigé par Toussaint Abel Coulibaly.
Une formation continue qui leur donnera les outils nécessaires pour appliquer au mieux la gouvernance locale. Car, la gestion des hommes et des localités exige des réponses selon les préoccupations du moment.
Faire de la participation citoyenne, un atout
L’un des constats de la gouvernance précédente des communes, c’est le faible niveau de participation des populations à la gestion des localités. Une situation qui est due en partie à la façon de gouverner de certains maires et au faible niveau de compréhension des populations de leur rôle dans la participation citoyenne.
Conséquence, beaucoup de conseils municipaux ont pas mal de difficultés à exercer leur mandat. En effet, dans certaines communes et arrondissements, les conseils municipaux n’ont pas su mettre en avant la gouvernance participative qui impose au maire le devoir de mettre à contribution compétences locales.
En mettant en place par exemple des cadres d’échanges qui réunissent toutes les catégories socioprofessionnelles de la localité, cela permettrait de recueillir leurs préoccupations et de dégager ensemble des solutions à la fois consensuelles endogènes.
Une stratégie qui a l’avantage d’obtenir la participation de la population à la gestion de la commune. Ces cadres peuvent permettre au conseil municipal de rendre compte des actions menées.
Ainsi, au regard des exigences des populations liées à la gouvernance des arrondissements et communes, les nouveaux conseils municipaux et régionaux doivent savoir « œuvrer avec dignité, loyauté et responsabilité, pour une gouvernance locale et globale vertueuse, résolument orientée vers l’édification d’un Burkina Faso de paix et de progrès dont la résilience inspire respect et considération des autres nations » a indiqué le président du Faso, Blaise Compaoré.