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Le Quotidien N° 687 du 4/2/2013

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Chaude journée a la cite universitaire de Kossodo : Les étudiants exigent la délocalisation de CIMAF
Publié le lundi 4 fevrier 2013   |  Le Quotidien




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Les étudiants de la cité universitaire de Kossodo ont investi la route nationale n° 4, samedi 2 février 2013, pour marquer leur mécontentement suite à l’implantation d’une usine de cimenterie (CIMAF) à proximité de leur cité. Pour ce faire, ils ont érigé des barrières à quatre niveaux sur la voie et brisé les murs de l’usine en construction. Il a fallu l’intervention de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) pour disperser les manifestants, après 4 heures de course-poursuite.

Quand nous arrivions sur les lieux, aux environs de 9 h 20 mn, les étudiants de la cité université de Kossodo, comme l’a témoigné leur délégué général, Ousséni Ouédraogo, avaient déjà fait un tour sur le site de la nouvelle unité de cimenterie, CIMAF (Ciment de l’Afrique), dont l’ouverture officielle est intervenue le 19 janvier. Là, dit-il, ils n’ont rencontré que les ouvrier à qui ils ont demandé de transmettre leur message au propriétaire de l’usine.

Et pour marquer leur passage, poursuit-il, ils ont ‘’brisé quelques murs’’ de l’usine en construction. En tous les cas, le spectacle qui était donné à voir temoignait de la détermination des étudiants qui ont érigé des barrières à 4 niveaux, pour se faire entendre : de longues files d’attentes de véhicules de part et d’autre, et des motocyclistes qui se frayent un chemin comme ils peuvent. Sifflet et « vuvuzelas » à la bouche pour certains, pancartes à la main pour d’autres, les étudiants sont tout simplement restés intransigeants. Pourquoi ont-ils investi la voie ? Le délégué général de la cité Kossodo, Ousséni Ouédraogo, en donne les raisons : ‘’ Nous sommes sortis ce matin pour marquer notre solidarité à l’égard des habitants qui, la dernière fois, étaient sortis suite à deux accidents mortels sur la voie. Ces accidents sont à répétition et étant donné que notre cité est à côté, nous sommes aussi en danger’’.

En effet, le mercredi 30 janvier dernier, suite à deux accidents mortels sur la route nationale n°4, les populations avaient barricadé la voie pendant plus de 10 heures, pour exiger des ralentisseurs et des feux tricolores. Ce jour-là, le chef d’Etat major particulier de la présidence, le général de brigade, Gilbert Diendéré, avait effectué le déplacement pour calmer et rassurer les populations. Mais, de l’avis des étudiants, les choses tardent à se concrétiser, d’où leur sortie. Cependant, la principale raison de leur manifestation, a reconnu le délégué général de la cité universitaire de Kossodo, c’est ‘’l’implantation de la nouvelle usine de cimenterie à quelques jets de pierre de la cité’’. Pour lui, il n’y a pas de doute que les activités de l’usine auront des conséquences sur la santé des étudiants à travers, entre autres, la poussière qui sera dégagée suite au passage des camions. Aussi, a déploré Ousséni Ouédraogo, le bruit des machines pourrait perturber la quiétude des étudiants qui ne demandent que du calme pour mieux apprendre leurs leçons.

Les étudiants foulent au pied les promesses du Premier ministre

Selon Souleymane, un résident de la cité universitaire de Kossodo, les promesses du Premier ministre selon lesquelles un dispositif sera mis en place au sein de l’usine pour aspirer la poussière ne sont qu’un leurre. S’il est possible de mettre en place un tel dispositif, s’interroge-t-il, pourquoi ne l’avoir pas fait avec la société TAN ALIZ dont les ‘’odeurs désagréables nous posent d’énormes problèmes’’ ? ‘’Il faudrait commencer avec TAN ALIZ d’abord’’, a-t-il poursuivi. ‘’Les autorités viennent, une fois de plus, de nous démontrer qu’ils n’ont pas de considération pour l’élite de demain que nous sommes’’, indique, pour sa part, un autre étudiant, sous le couvert de l’anonymat. Pour ce dernier, ce qui se passe avec l’implantation de la nouvelle usine de cimenterie, n’est ni plus qu’une volonté d’en finir avec les étudiants de Kossodo : ‘’ils (ndlr : les décideurs) avaient commencé par nous tuer par petit feu. Cette fois, ils veulent nous achever’’. Les étudiants, a-t-il fait remarquer, ‘’ne sont pas contre l’implantation d’une usine qui peut générer de l’emploi’’, mais seulement, regrette-t-il, ‘’le lieu est mal choisi’’.

‘’Le gouvernement est capable de débourser 500 F CFA pour réprimer quelqu’un qui ne demande que 100 F CFA’’

Un étudiant, qui a requis l’anonymat, dit ne pas comprendre le ‘’paradoxe’’ qui entoure certaines décisions du gouvernement. Pour lui, ‘’le gouvernement est capable de débourser 500 F CFA pour réprimer quelqu’un qui ne demande que 100 F CFA’’. Il a soutenu qu’à la veille de la rencontre, le directeur régional du Centre national des œuvres universitaires (CENOU) a tenté, au téléphone, de dissuader le délégué général de la cité universitaire en lui mentionnant le dispositif répressif qui serait mis en place pour disperser les manifestants. L’étudiant dit déplorer cette démarche qui n’est pas de nature à arranger les choses. Selon lui, les étudiants auraient été plus réceptifs si on les approchait pour discuter, avec eux, qui les touchent.

La CRS disperse les manifestants

Comme s’y attendaient les étudiants, la Compagnie républicaine de sécurité a fini par arriver. Munis essentiellement de casques, de visières et de gaz lacrymogène, les éléments de la CRS ont d’abord observé un round d’observation qui a duré un peu plus de cinq minutes, avant de progresser vers les manifestants. Ils n’ont usé du gaz lacrymogène que lorsqu’ils ont commencé à recevoir les premiers jets de pierre. Ce fut alors la débandade, une sorte de course-poursuite entre éléments de la CRS et étudiants. Dans ce remue-ménage, trois étudiants ont été arrêtés par les éléments de la CRS. Ce n’est qu’après leur libération, conformément à l’exigence des étudiants, que ceux-ci ont levé le camp, aux environs de 14h. Ce fut une journée chaude. Mais qu’à cela ne tienne, a prévenu le délégué général de la cité universitaire de Kossodo, ‘’la lutte connaîtra certainement des rebondissements parce qu’on attendra de voir celui qui osera déposer une brique sur une brique’’ .

Par Alphonse Chiba GUEBRE

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