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Le Quotidien N° 687 du 4/2/2013

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François Hollande en visite au Mali : La grandeur d’esprit d’un président français
Publié le lundi 4 fevrier 2013   |  Le Quotidien


François
© Getty Images
François Hollande, président de la republique française


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Assurément, à la faveur de la visite du président français, François Hollande, en République du Mali, on peut affirmer sans risque de se tromper qu’une nouvelle ère s’ouvre dans les relations entre la France et l’Afrique. Promesse depuis Kinshassa en République démocratique du Congo, en octobre 2012 lors du sommet de la Françafrique où le président français avait souhaité une relation responsable entre l’ancien colonisateur et ses colonisés. Fini la Françafrique des valises et des gembés remplis d’argent des dictateurs corrompus et prédateurs. Fini aussi les discours paternalistes des Gaulois friands des énormes richesses du sous-sol africain.

L’ère est donc à une Françafrique vertueuse avec une France dorénavant respectueuse des autres peuples, notamment ceux qui ont été sous son joug des décennies durant.

C’est le constat qui se dégage à la suite de la visite du président français François Hollande, le 3 janvier dernier au Mali, un pays de l’Afrique de l’Ouest, jadis sous domination française avant d’être indépendante, mais jusqu’à une date recente occupé au 2/3 par des groupes armés indépendantistes, islamistes et terroristes. Et la descente de l’homme fort de France dans le septentrion malien intervient à une semaine après le déclenchement de l’opération Serval du nom de l’action militaire française qui a contraint les islamistes et les terroristes à s’enfuir dans le massif d’Ifoghas. En se rendant à Tombouctou et à Sévaré, François Hollande a non seulement tenu à encourager les troupes françaises qui y ont été déployées, mais aussi pour témoigner le soutien du peuple français aux Nordistes maliens qui ont payé un lourd tribut lors de l’occupation de cette partie du territoire. Un acte d’une grandeur salué par les populations de la localité qui ont réservé un accueil euphorique à leur libérateur, tout en le consacrant le 334e saint de la cité mystérieuse de Tombouctou.

Tout comme à Sévaré et à Tombouctou, à Bamako également, point final de la visite du locataire de l’Elysée, le président français a eu droit à une liesse des foules arborant des banderoles aux couleurs du drapeau français. C’est un Gaulois accueilli en héros avec des applaudissements d’une foule électrique et reconnaissante à un président français présenté comme un sauveur d’un peuple en détresse plus d’une année durant. De mémoire de Maliens et des observateurs internationaux, rarement un président français aura reçu un accueil aussi triomphal en Afrique, et en particulier au Mali. Il faut remonter au 28 août 1958 quand le général De Gaulle s’était rendu au Mali. A quelques exceptions près, le général De Gaule, le plus Gaulois des Gaulois, aura reçu le même accueil dont a bénéficié le dernier président français, soit 55 ans après.

Sauf que ces deux visites ne se situent ni dans le même contexte politique, ni dans les mêmes époques. C’est pourquoi, l’accueil du peuple malien à François Hollande nous semble être le plus historique et digne d’intérêt. Car, au -delà de la chaleur de l’accueil qui est un événement historique, son discours prononcé n’en est pas moindre. Celui qui dit avoir vécu la plus importante journée de sa vie politique au Mali, a émerveillé plus d’un dans ses propos surtout lorsqu’il lie le passé douloureux à un présent orienté vers des relations plus civilisées.

Tout d’abord, justifiant l’intervention militaire au Mali, le président français a tenu un langage qui a absolument surpris même les plus farouches nationalistes, prêts à rejeter systématiquement toute idée occidentale. La France n’est pas allée en guerre au Mali pour des intérêts stratégiques, mais pour un devoir de redevabilité vis-à-vis des peuples africains. « Lorsque la France était attaquée, qui est venu ? », s’interroge François Hollande sous les hourras des foules avant de répondre en liquidant un contentieux historique en disant que « c’était l’Afrique, c’était le Mali ». Même les plus sauvages défenseurs de la cause nationaliste, du reste, perdue, ont reconnu la justesse de l’intervention française et la lucidité du discours du nouveau Gaulois. Un discours qui rompt également avec un précédent fâcheux qui existait entre les Africains et l’ex-président français, Nicolas Sarkozy qui, lors de son discours à l’université de Dakar, a été très mal inspiré en déclarant que les « Africains n’étaient pas suffisamment rentrés dans l’histoire ». En tenant l’anti-thèse du discours de Sarkozy, Hollande, en une journée, a définitivement adouci tous les cœurs meurtris par les propos de son prédécesseur.

Toujours dans sa dynamique d’homme lucide, respectueux d’autrui, le président français s’est résolument abstenu d’évoquer les questions relatives à la politique intérieure du Mali, se contentant seulement de demander aux Maliens de tenir des élections régulières. Toute chose qui lui a évité une ingérence outrancière comme aimaient ceux qui l’ont précédé à la tête de la France. Pour lever tout soupçon, Hollande a encore rassuré les Maliens du retrait des troupes françaises dès que la force de la MISMA sera à mesurer de sécuriser le pays.

En définitive, sur tous les plans, François Hollande a démontré la grandeur d’un président qui, au-delà de tous les intérêts de son pays, est aussi soucieux des intérêts des autres pays, furent-ils africains. C’est donc aux Etats africains, notamment aux dirigeants de saisir la balle au bond.

La Rédaction

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