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Crise à l’université de Koudougou : Les forces de sécurité de retour au campus
Publié le mardi 11 septembre 2012   |  L’Observateur


Université
© Autre presse
Université de Koudougou
La plaque du CPU-UK


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La crise à l’Unité de formation et de recherche en lettres et sciences humaines (UFR/LSH) de l’université de Koudougou perdure. Ces derniers jours, elle a franchi un pas dangereux avec des agressions au sein du campus entre partisans et non partisans du boycott. Un professeur a même été violenté ; ce qui a poussé le président de l’université, Bila Gérard Segda, à faire appel aux forces de sécurité et de défense. De cette chienlit qui s’installe au sein du campus de Koudougou Bila Gérard Segda a parlé lors d’une conférence de presse qu’il a animée en présence de tout son staff administratif. C’était le jeudi 6 août 2012.

"Une année académique normalisée est essentielle au système universitaire. En ce sens que cela garantit, entre autres, la mobilité universitaire des étudiants et des enseignants, l’accès aux différentes opportunités de financement et de formation. C’est dans ce sens que l’université de Koudougou s’est engagée dans un processus de résorptions des retards afin d’éviter des chevauchements de promotions au cours de l’année 2012-2013", a dit en introduction le président de l’Université de Koudougou. Selon Gérard Segda, l’UFR/LSH est l’un des établissements les plus importants du point de vue des effectifs et de la diversité des filières.

Grâce aux efforts des étudiants et des professeurs, cet établissement à réussi à réduire le retard. Pour l’absorber entièrement, des enseignements et des évaluations devraient être assurés en août et septembre avec au moins un mois de vacances à des dates différentes sur la période de juillet à octobre 2012. Car les cinq départements (la psychologie, les lettres modernes, la géographie, l’histoire et les sciences de l’information et de la documentation) n’auraient pas le même niveau de progression. Au dire du président Gérard Segda, depuis la crise, la direction de l’UFR ne ménage pas ses efforts pour initier le dialogue et expliquer les différentes dispositions.


La violence physique de retour au campus


A l’opposé, selon lui, l’ANEB se serait toujours opposée aux mesures prises et mènerait des actions, dont des violences et agressions, visant à empêcher les activités pédagogiques. "Malgré la bonne volonté des enseignants et le désir de la majorité des étudiants de poursuivre l’effort, la corporation ANEB a décidé, sans en informer l’administration, qu’elle empêcherait toute activité dans l’UFR/LSH dès le 1er septembre. Aucun préavis de grève n’a été déposé", a ajouté le président : ainsi le samedi 1er et le lundi 3 septembre, des étudiants se seraient vus bloquer l’accès des salles par des éléments de l’ANEB.

Entre-temps, certains étudiants, mécontents de la situation et désirant suivre les cours, auraient décidé d`exprimer leur exaspération à l’administration. "C’est pendant que ces derniers attendaient d’être reçus par la direction de l’UFR/LSH que les esprits se sont s’échauffés entre eux et leurs camarades de l’ANEB. On dénombre des blessés, qui ont été conduits à l’hôpital par les sapeurs-pompiers. Le chef du département d’histoire et archéologie, Mahamadou Oubda, a été malmené et trimballé du deuxième étage au rez-de-chaussée. Les enseignants et le personnel administratif ont assisté impuissants à la scène", a raconté M. Segda, condamnant vivement ces actes.

"Face à la détérioration du climat d’insécurité instauré par l’ANEB, et afin de protéger les enseignants, le personnel administratif et les étudiants désireux de suivre les cours et de subir les évaluations, j’ai fait appel aux forces de défense et de sécurité", a martelé Bila Gérard Segda. Pour lui, l’ANEB serait restée dans sa volonté de perturbation des cours, alors que les professeurs auraient accepté de sacrifier un mois de leurs vacances et que le gouvernement aurait aussi accepté de financer ce mois supplémentaire de travail.

Il a soutenu que les vacances sont pour les enseignants et non pour les étudiants. "Nulle part au monde, un étudiant ne demande à aller en vacances. Ce sont les professeurs et les travailleurs qui ont droit aux vacances. L’ANEB sait que sa démarche est illégale. Ses requêtes et sollicitations sont devenues des impositions. Ce sont les étudiants qui devraient négocier les rattrapages. On le fait pour eux, tous les étudiants et les autres associations d’étudiants sont d’accord, et seule l’ANEB refuse et veut en faire une loi. Je ne suspends rien. Les cours et les évaluations sont maintenus. L’ANEB va se désillusionner et revenir à la raison", a encore dit le président de l’UK.



Un recul en matière de franchises universitaires ?


Concernant la présence des forces de l’ordre, les journalistes ont demandé si elle ne remet pas en cause le respect des franchises universitaires et la décision du gouvernement prise en 2011 de retirer les forces de l’ordre des campus. S’interrogeant sur le financement de la présence policière au campus de Koudougou, les journalistes se sont, en outre, inquiétés du fait que cette présence risque de cristalliser les positions et de provoquer des affrontements entre agents et étudiants, comme ce qui s’est passé en février et mars 2011.

Mais Gérard Segda s’est voulu rassurant en disant que ces agents sont là pour protéger le personnel et assurer la poursuite de l’activité académique. "Ces agents feront le temps que je souhaiterais qu’ils fassent. En tout cas, jusqu’à ce que j’estime qu’il y a l’ordre et la discipline. Il faut que l’ANEB sache que personne ne nous empêchera de programmer les cours ni de faire les évaluations", a-t-il prévenu.

Il faut dire que depuis ces violences, les étudiants ont déserté le campus. Sont visibles les agents de sécurité positionnés un peu partout sur le campus. Des affiches et des communiqués radiodiffusés invitent les étudiants qui le désirent à reprendre les cours. Notons qu’avec ces mouvements de grève, les évaluations non faites pénalisent de nombreux étudiants, car elles sont considérées comme faites. Donc des zéros collectifs en perspective comme en 2009, où une crise avait aussi opposé l’ANEB à la présidence de l’UK.



Cyrille Zoma

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