Les forces de défense et de sécurité ont organisé au sanctuaire Notre Dame de Yagma, le dimanche 22 mars 2015, leur premier pèlerinage national. Un instant pour les militaires, de se repentir et de prier pour la paix et la cohésion sociale au Burkina Faso.
Le sanctuaire Notre Dame de Yagma était bondé de monde, le dimanche 22 mars 2015. Des hommes et des femmes, qui, habillés en tenue kaki, qui en tenue verte, rouge, noire, bleue, vert-gris…sont venus communier avec Maman Marie. Dehors comme à l’intérieur de l’église, ils étaient nombreux, les fidèles chrétiens qui ont choisi de se remettre à la Vierge Marie. Plusieurs véhicules automobiles, des cars de transport en commun, des motos étaient pleins dans la cour. C’était à l’occasion du premier pèlerinage national des hommes de tenue. Placée sur le thème: «Homme de tenue, engagé dans la foi, soi artisan soldat de la réconciliation, de la justice et de la paix», la célébration a été présidée par le Cardinal Philippe Ouédraogo et parrainée par le président de la Commission électorale nationale independante (CENI), Me Barthélemy Kéré. Trois moments forts ont marqué ce pèlerinage : un chemin de croix, d’une plantation d’arbres et d’une messe. Prêches, louanges, adorations et chants ont ponctué la célébration eucharistique. Au cours de son homélie, le Cardinal a prôné la paix et le dialogue. Il a saisi cette opportunité pour remercier les efforts consentis par les forces de défense et de sécurité pour assurer la quiétude des populations sur toute l’étendue du territoire national après les évènements de fin octobre. En ce cinquième dimanche de carême, Mgr Ouédraogo a soutenu que la pratique des pèlerinages remonte jusqu’au Moyen âge. Elle constitue une forme de dévotion qui s’est pérennisée jusqu’à nos jours. «C’est une démarche qui consiste à sortir de soi-même et de se mettre avec Dieu», a-t-il dit. Philippe Ouédraogo, a souhaité que ce pèlerinage contribue à l’unité et à la fraternité entre les différents corps d’armes du Burkina Faso. «C’est seulement avec Dieu et par Dieu qu’un homme peut avoir un cœur nouveau. C’est en pardonnant et en donnant, que l’on peut promouvoir la paix», a souligné le prêtre. Cependant, il a laissé entendre que la réconciliation doit être accompagnée de vérité et de justice. A propos du scrutin électoral prochain, raison d’être du gouvernement de transition, il a recommandé que chacun œuvre pour la réussite de cette transition et l’organisation d’élections libres et transparentes, gage d’un Burkina Faso de paix. «Tous, partis politiques, forces armées nationales et toutes les composantes de la société doivent faire preuve d’un sursaut patriotique et laisser tomber les ego et les intérêts partisans pour rechercher l’intérêt commun», a préconisé le responsable de l’Eglise catholique.
«Un militaire, une bible»
Le cardinal leur a également demandé d’être de bons serviteurs et non de bons patrons. Et pour y arriver, le pasteur a suggéré une chose : «Une famille, une bible, un militaire, une bible. C’est le seul moyen pour apprendre à connaître Dieu, à vivre l’Evangile et être des artisans de la paix». Pour le président du comité d’organisation du pèlerinage, le Gal Brice Bayala, ce premier acte a été un succès. Il a de ce fait traduit sa reconnaissance à tous ceux qui ont travaillé à cette réussite. Par ailleurs, le Gal Bayala a laissé entendre que l’actualité interpelle tous les hommes de tenue à avoir un comportement qui sied pour permettre aux autorités en charge de la Transition de poursuivre la réconciliation, la justice et la paix qui sont réclamées par toute la population. De son côté, le chef d’état-major général des armées, le Gal Pingrenoma Zagré, a ajouté que le militaire doit vivre sa foi à tout moment. Et ce pèlerinage est le lieu pour renouer les cœurs avec Christ-Jésus. «Nous avons prié pour la réconciliation et la paix, la justice et l’amour. Notre pays est dans une année particulière et les corps habillés doivent se mobiliser pour la sécurité du scrutin électoral et de son succès. Ils doivent mettre en priorité, l’unité de la nation», a indiqué le Gal.
Gaspard BAYALA
