Ouagadougou, Le chef de l'Etat burkinabè Michel
Kafando a rappelé près du tiers des ambassadeurs du Burkina Faso, nommés par
son prédécesseur Blaise Compaoré, la plupart étant d'anciens proches du
président déchu accusés par l'actuel pouvoir d'"activisme politique" en sa
faveur.
Dix ambassadeurs sur les 34 dont dispose le le Burkina Faso ont été
rappelés par le président Kafando, lui-même ancien diplomate, qui a succédé à
Blaise Compaoré renversé fin octobre par la rue après 27 ans de règne, d'après
un communiqué du gouvernement transmis lundi à l'AFP.
"Il y a ceux qui sont appelés à faire valoir leur droit à la retraite, ceux
dont la durée du mandat a excédé, et ceux qui ont fait preuve d'un activisme
politique", selon ce texte.
Sur les dix ambassadeurs concernés, sept ont été ministre ou haut
fonctionnaire sous l'ancien régime.
Un huitième, le représentant du Burkina Faso auprès de l'ONU, avait succédé
à ce poste à Michel Kafando. L'actuel président burkinabè avait dénoncé
courant 2014 par voie de presse la vente selon lui abusive de la résidence du
Burkina à New-York.
Mais au moins trois anciens ministres et autant de généraux sous Blaise
Compaoré promus ambassadeurs (Sénégal, Afrique du sud, Ghana) ont été
maintenus en poste.
"Désormais, l'ambassadeur burkinabè devrait avoir à l'esprit qu'il
représente son pays et son gouvernement à l'étranger. Son rôle devrait être
essentiellement d'ordre diplomatique", a commenté le gouvernement, déterminé à
donner "une meilleure image" et "un nouveau visage" à sa diplomatie.
Pays pauvre très endetté, le Burkina Faso a eu une diplomatie active au
cours des dix dernières années, durant lesquelles Blaise Compaoré s'est
investi dans des actions de médiation dans plusieurs crises en Afrique,
notamment au Togo, en Côte d'Ivoire, en Guinée ou encore au Mali.
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