Deux semaines se sont écoulées depuis ma dernière lettre ; ce silence a été dicté par l’agenda national, marqué par la fête du Mouloud, célébrée cette année dans la nuit du jeudi 24 au vendredi 25 janvier. Tu comprends aisément donc ma soif de m’abreuver des nouvelles fraîches du village, après que l’harmatan et le froid glacial se sont installés. Mais avant de vous tendre l’oreille, de quoi l’actualité nationale est-elle faite ?
Oui, tu le dis si bien, cher cousin, ce mois finissant semble être celui des Etalons footballeurs, qui galopent d’exploit en exploit à la fête continentale du ballon rond, célébrée du 19 janvier au 10 février prochain au pays de Nelson Mandela, l’Afrique du Sud.
Depuis quinze ans qu’on rêve de les voir accéder au cercle restreint des artistes de la boule de cuir, ils y sont enfin parvenus, après avoir tutoyé l’ogre nigérian, l’étincelante Zambie et anéanti la pauvre Ethiopie par 4 buts à zéro, s’il te plaît, cher Wambi, s’ouvrant les portes des quarts de finale.
La Faso tout entier a vibré à cette occasion, preuve s’il en fallait encore que des victoires, le Burkina en a grand besoin pour conforter l’union sacrée de ses fils.
Maintenant que l’euphorie a gagné même les cabarets, cher cousin, le prochain défi sera de défaire ce dimanche les Eperviers du Togo.
Un duel qui opposera des beaux-parents.
En attendant, si au pays des Zulus nos ambassadeurs piaffent d’impatience d’en découdre, dans le Zoundwéogo, les sorciers ne cessent de lutter contre le sommeil. Pourvu seulement qu’ils ne se trompent point d’adversaires.
C’est vrai, cher Wambi, dans ma dernière lettre, je t’annonçais la reprise, le 17 février prochain, des élections municipales dans les bureaux où des irrégularités ont été constatées.
L’instituteur du village te l’aura déjà fait remarquer, depuis, la confusion règne dans les rangs.
C’est pourquoi il m’a paru nécessaire, instruit par des sources proches de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), d’informer tous ceux qui ne le sauraient pas qu’il s’agit là de municipales complémentaires et non de municipales partielles, les élections partielles se rapportant aux circonscriptions où le vote n’a pu avoir lieu.
Difficile, cher Wambi, de vaincre les rongeurs dans la cité. La preuve, depuis sept longues années qu’ils sévissaient au Fonds d’appui au secteur informel (FASI), c’est seulement maintenant, avec l’arrivée de Boureima Bougma aux commandes dudit fonds, que leurs malversations viennent d’être mises à nu avec le concours fort appréciable des brigades de gendarmerie d’Orodara (Kénédougou) et de Boulmiougou (Kadiogo). En fait de rongeurs, cher cousin, il s’agissait en réalité d’un réseau d’agents du FASI qui avait monté un “deal” de financement de faux projets.
A ce que l’on dit, c’est plus de cinquante millions de nos francs que ces prédateurs ont pu “broutter” impunément jusqu’à ce jour.
Si le cerveau du groupe a été arrêté à Orodara, son associé de la capitale, lui, se serait évanoui dans la nature.
Mais pour combien de temps encore ?
Cher Wambi, après que les urnes ont livré leur verdict, les champions des municipales du 02 décembre 2012 ont commencé à s’installer.
Ainsi, réélu pour un second mandat à la tête de la commune de Manga, Jean-Claude Bouda sera installé ce samedi 02 février à partir de 15h 00, à l’instar du conseil municipal.
En attendant, je te livre ci-après la composition dudit conseil.
- Maire : Bouda Jean Claude (CDP)
- 1er adjoint au maire : Ouédraogo Pascal (CDP)
- 2e adjoint au maire : Guigma Georgette (CDP)
Présidents de commission
- Affaires générales, culturelles et sociales : Guigma Désiré (CDP)
- Affaires économiques et financières : Bouda Thomas (CDP)
- Environnement et développement local : Bouda Daouda (ADF/RDA)
- Aménagement du territoire et gestion financière : Nikièma Marcel (CDP)
Conseillers régionaux
- Bouda Maxime (CDP)
- Zagré Paul (CDP)
Le conseil municipal comprend 37 conseillers, soit :
- CDP : 28
- ADF-RDA : 5
- UPC : 4.
Rendez-vous aussi ce vendredi 1er février à partir de 9h à Sâaba, où le maire, Kabré/Zoungrana Josiane, sera installé dans ses fonctions pour un second mandat. Le samedi 2 février à partir de 9h à Niagho dans le Boulgou, c’est le bourgmestre Sylvestre Guiébré qui sera installé.
Autre rendez-vous non moins important, cher Wambi, c’est ce samedi 02 février à Ouidi dans la capitale, que Son Excellence Naaba Karfo célèbre sa traditionnelle fête du Nabasga. Du beau monde en perspective.
Et maintenant, voyons ce que nous a réservé cette semaine Tipoko l’Intrigante.
Décédé le 27 janvier dernier par suite de maladie, Djassanou Moïse Lankoandé repose désormais à Bilanga, son village natal. L’homme que l’on pleure dans la Gnagna et sans conteste dans le Gulmu tout entier a été, dans sa tendre jeunesse, un grand militant du Mouvement de libération nationale (MLN) du professeur Joseph KI-Zerbo avant de quitter cette formation politique pour le Parti du rassemblement africain (PRA) de Nazi Boni. Enseignant de formation, ancien parlementaire, ancien ministre de l’Education nationale, ancien ministre de la Justice, Moïse Lankoandé a été, tout au long de sa vie, un homme de convictions, et bien de ses contemporains se souviennent de sa contribution, fort appréciable, aux évènements du 3 janvier 1966 à Ouagadougou. C’est un grand patriote qui s’en est allé.
Des enseignants fictifs à l’université de Ouagadougou. Eh oui, et l’information a été donnée lors du dernier conseil de gestion de l’Unité de formation et de recherche en sciences humaines (UFR-SH) de l’université de Ouagadougou. Le premier a été recruté en 2008, et le second en 2010 avec le soutien d’un ancien président d’université. Depuis ces dates, l’un et l’autre perçoivent intégralement leur salaire mensuel. Ils bénéficient aussi des autres avantages liés au corps des enseignants- chercheurs. Mais s’agissant de leurs obligations, dans le meilleur des cas, ils viennent évacuer leurs enseignements en un mois (leur mois de congé ?) et repartent à Paris où ils ont des emplois. Le premier est employé (responsable d’une collection) dans une grande maison d’édition ; le second est, quant à lui, un fonctionnaire (responsable administratif d’une école doctorale) de l’Etat français. Et le recensement biométrique n’y a rien fait. Interpellé récemment pour se conformer aux normes burkinabè, c’est-à-dire travailler 12 mois sur 12 afin de mériter leur salaire, l’un d’eux aurait invoqué des raisons de santé qui l’empêchent de vivre au Faso. L’autre aurait demandé qu’on lui accorde 10 ans (soit jusqu’en 2023) pour préparer son retour. Pendant ce temps, son salaire devrait continuer à tomber.
Le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, est en tournée ce week-end dans la région du Sud-Ouest ; il aurait insisté pour visiter ce dimanche les célèbres ruines de Loropéni, le site burkinabè inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. Nul doute que des mesures seront annoncées pour accélérer plein de choses que l’on annonce pour le site, mais que l’on ne voit jamais. On le sait, certains des ministres du précédent gouvernement tournaient dans la région et souvent même dans la commune de Loropéni sans faire un détour sur le site, dont l’inscription sur la liste du patrimoine mondial est un acquis d’un de leurs collègues. Qu’en sera-t-il désormais ? Wait and see.
Savez-vous ce qu’on appelle fausse ouverture ou encore fausse attaque, plan rapproché ou bidonnage dans le métier de journaliste et plus particulièrement dans la presse audiovisuelle ?
Eh bien, Yacouba Traoré, directeur général de la RTB jusqu’au conseil des ministres du 23 janvier 2013, nous en parle dans un ouvrage qu’il vient de publier aux éditions Kraal. Intitulé Gassé Galo, cet ouvrage préfacé par le journaliste, écrivain et cinéaste burkinabè Boubacar Diallo traite de tous les genres journalistiques sur fond d’anecdotes et dans un style où l’humour le dispute à la fluidité.
Agréable à lire comme un roman de la première à la dernière ligne, l’ouvrage permet également de revisiter des pans entiers de l’histoire (de la Haute-Volta au Burkina Faso), au dire du préfacier.
A lire absolument par les jeunes qui viennent d’embrasser ou qui aspirent à embrasser le journalisme télévisuel.
Baptême de rue hier jeudi 31 janvier 2013 à Zoungran-tenga, c’est-à-dire à Tenkodogo.
Au nombre des récipiendaires figure feu Augustin Wiminga, professeur, ancien ministre et ancienne figure politique, tant au plan national qu’au niveau de la région concernée.
Il en a été de même de sa regrettée mère, Mme Wiminga née Balima Bernadette de la grande famille du Daporé de Tenkodogo.
A la suite de son congrès ordinaire tenu en décembre dernier à Ouagadougou, le Cercle d’études, de recherche et de formation islamiques (CERFI) procédera, ce dimanche 3 février 2013 à 9h, à l’investiture des nouveaux membres élus de son bureau exécutif national. Cette investiture, ouverte au grand public, se tiendra à la maison de la Femme de Ouagadougou. En plus du cérémonial d’investiture, il y aura une communication sur “Le sens de la responsabilité en islam” et une conférence sur le thème “Islam, paix et sécurité”.
P.S. : Cher Wambi, au moment où je m’apprêtais à t’expédier la présente lettre, j’apprends la nomination par le Vatican, hier jeudi 31 janvier 2013 à partir de midi, heure de Rome, du nouvel évêque de Dori, en la personne de l’abbé Laurent Birfuoré Dabiré, prêtre du diocèse de Diébougou.
En attendant d’en savoir davantage, sache qu’il est né le 17 septembre 1965 à Dissin, qu’il a été ordonné prêtre le 29 décembre 1995 dans ladite paroisse.
Il est docteur in UTROQUE IURE de l’union pontificale du Latran.
Tipoko l'Intrigante n'apprend rien d'elle-même, elle n'invente jamais rien. Tipoko l'Intrigante est un non-être. Elle n'est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l'intuition c'est la faculté qu'a une femme d'être sûre d'une chose sans en avoir la certitude..."
