La sous-section du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), de la commune de Béguédo dans le Boulgou a organisé une marche, le 31 janvier 2013 pour protester contre l’élection du maire de la commune, Béatrice Sawadogo. Issue de la Convention des forces démocratiques du Burkina (CFD/B), parti de la mouvance présidentielle, l’élection de la mairesse n’a pas encore trouvé l’assentiment des militants du mega parti qui ont contesté sa nomination.
« Halte aux voleurs de mairie », « halte aux achats de conseillers », « On ne veut pas de ce maire ». Ce sont les slogans inscrits sur les pancartes que tenaient les manifestants. Des manifestants, visiblement très remontés contre le maire nouvellement élu, Béatrice Sawadogo. Les manifestants sont partis du marché de Béguédo en remontant la voie menant à Tenkodogo avant de terminer à la préfecture où un message adressé au haut-commissaire de la province du Boulgou a été remis au préfet, Pierre Claver Bancé. Mais avant, Moussa Bara, maire sortant et candidat à sa propre succession, a lu le contenu du message. Entre autres griefs, Pierre Claver Bancé note, « la mauvaise répartition du nombre de conseillers par village, les manipulations sordides orchestrées par Bara Khalil de la CFD/B et son groupe par l’achat des consciences». En réalité, selon la déclaration, les résultats des élections couplées de décembre 2012 ont révélé une parité de conseillers entre le CDP et la CFD/B, 10 conseillers chacun avec respectivement 3323 voix et 2653 voix. Cette situation, selon le maire sortant, devrait nécessiter des discussions pour aboutir à un accord étant donné que la CFDB/ comme le CDP soutient le programme du président Blaise Compaoré.
Pour ce faire, un protocole d’accord a été signé par les partis de la majorité présidentielle, c’est-à dire entre le Congrès pour la démocratie et le progrès(CDP) et les partis de la mouvance présidentielle. Ce protocole stipule en son point 2 que « dans le cadre des consultations locales, d’accepter le principe du soutien loyal au parti arrivé en tête dans une circonscription ». Ce protocole, dit-on, « a été signé le 24 décembre 2012 par Assimi Kouanda, secrétaire exécutif national du CDP et Toussaint Abel Coulibaly, président de l’UPR. Cet accord, à en croire la déclaration, permettait à la sous-section CDP de Béguédo de prendre le poste de maire et de 1er adjoint. Cependant, selon le maire sortant, « ce protocole a été violé par la Convention des forces démocratiques du Burkina (CFD/B) sous l’instigation de Khalil Bara, l’actuel gouverneur de la région du Nord ». Car, soutient-il, « le jour des élections, ils ont été surpris par le revirement spectaculaire de ce parti qui a présenté un candidat et qui, finalement a été élu avec 11 voix contre 9 pour le candidat du CDP ». Selon Moussa Bara, cette situation l’a conduit à appeler tous les conseillers CDP hors de la salle. L’actuel 1er adjoint au maire a refusé de suivre le mot d’ordre. Ce qui justifiait pour les autres que c’est celui-ci, membre du CDP qui a trahi le parti.
C’est donc pour dénoncer cette pratique que les militants du CDP qualifient l’élection du maire de frauduleuse et entachée par des achats de consciences. D’où, la marche de protestation qui a été organisée pour se faire entendre par les autorités du pays et par la direction nationale de leur parti. Ils ont mis en garde Khalil Bara en lui faisant porter l’entière responsabilité de toute dégénérescence de la situation à Béguédo. Après la lecture de la déclaration, une copie a été remise au préfet qui a fait comprendre qu’il la transmettra à qui de droit. En tout cas, les responsables de la sous-section CDP de Béguédo disent être prêts à aller jusqu’au bout pour l’intérêt général de la population .