Le 2 décembre 2012 les électeurs sont convoqués pour des élections marquées par deux innovations de taille. La première réside dans la consécration de l’enrôlement biométrique, la seconde dans la tenue de deux élections (législative et municipale), couplées.
Le souhait de la majorité des burkinabé était que l’on prenne grand soin à entourer ces consultations des meilleures garanties de participation et d’équité. A quelques encablures de la grande épreuve, peut-on jurer que ce vœu sera exhaussé ? C’est loin d’être certain.
L’opération d’inscription biométrique a laissé sur le bas-côté de la chaussé beaucoup d’électeurs potentiels. Le constat, loin d’en imputer la responsabilité à leur manque de diligence, fait ressortir des responsabilités liées à des déficiences techniques, à la pluviométrie, à la défaillance des machines …..
Pour réparer ces carences et permettre au burkinabé de remplir leur devoir de citoyens, il a été, en vain, demandé un temps de rallonge à l’inscription. Des contraintes budgétaires seront opposées à cette demande.
Dans la classe politique, la grogne monte. Une vingtaine de partis politiques sont partants (et la liste n’est pas clause) pour une lettre ouvert au chef de l’état en vue d’obtenir un recul des élections couplées pour leur assurer des conditions de déroulement plus apaisées.
Ces formations n’excluent pas de recourir à des démonstrations de force dont la nature reste ouverte.
Allons-nous vers l’épreuve de force ? Rien n’est à prendre à la légère. Les plaintes peuvent fédérer les acteurs politiques et les conduire à faire masse de leur demande de report des élections, en attendant de faire de même de leurs moyens divers pour conduire des luttes globales comme au Gabon ou au Togo. L’expérience démontre, dans ces pays, le possible retour aux vieux démons et le remake des conférences nationales.
Ne croyons pas que ça ne peut arriver qu’aux autres.