« Kabebafi » de Mister Yopi et « Albinos » de Féenose ont été les deux albums présentés au public du Burkina Faso le vendredi 25 janvier dernier au jardin de la musique Reemdoogo. Un concert-dédicace qui a été assuré en première partie, en sémi-live par des artistes invités et en seconde partie, en live, par les vedettes de la soirée.
Le vendredi 25 janvier, on se souvient, le Burkina Faso a laminé l’équipe de l’Ethiopie sur le score de 4 buts à 0 à la deuxième journée de la 29e Coupe d’Afrique des nations. Une première victoire des Etalons en phases finales en CAN depuis 1998. Ce succès du Onze national a été fêté avec faste à Ouagadougou et un peu partout au Burkina Faso. Pendant que les uns exprimaient leur joie à travers des klaxons et des parades à moto ou en voiture dans les rues, d’autres, dans les boîtes de nuit et les bars dancings, certains ont décidé de se rendre au jardin de la musique Reemdoogo pour joindre la fièvre sportive aux mélodies musicales. A l’affiche ; un seul concert pour dédicacer deux albums. « Kabebafi » de Mister Yopi et « Albinos » de la jeune Féenose. Avant que ces vedettes ne fassent leur apparition sur scène, le public du Reemdoogo a été tenu en haleine par une panoplie d’artistes venus prêter main forte à leurs confrères. En semi-live, entre autres, la jeune espoir de la musique burkinabè, Cendrine Nama, le doyen du hip hop, Basic Soul, le lauréat du grand prix de la chanson moderne Patrick Kabré ont, tour à tour, fait vibrer la salle de spectacles du jardin de la musique Reemdoogo. Le public qui piaffait d’impatience a dû attendre 22h pour voir les vedettes sur scène. Et c’est Jean Ilboudo alias Mister Yopi qui fit d’abord son apparition sur scène. Vêtu d’un habit traditionnel avec des lunettes rouges aux mêmes couleurs que ses chaussures, Mister Yopi a, dans un ensemble de rythme tradi-moderne, émerveillé le public avec quelques titres de son nouvel album intitulé, faut-il le rappeler, « Kabebafi ».
Un album, a-t-il fait savoir, composé pour faire passer ce message à la jeunesse africaine et burkinabè en particulier : « Quel que soit ce qui vous arrive, quel que soit ce que vous faites, il ne faut jamais baisser les bras. Dites-vous qu’il n’y aura rien et vous parviendrez à réaliser vos projets ». Cet album de 12 titres qui parle des réalités africaines a été arrangé, selon l’artiste, par Koudou Athanase, celui-là même qui arrange les albums de Salif Kéita, et enregistré au Burkina Faso, en Guinée et en France. L’album est disponible en CD et sur le site amazone.com. Après plus d’une heure et demie de spectacle, Mister Yopi a fait place à sa consœur Féenoose. Dans un même style musical, cette jeune fille a également chanté en live quelques titres de son nouvel album « Albinos » au grand bonheur de ses fans. Un album qu’elle a composé pour dénoncer les discriminations faites à l’égard des albinos. « Lorsque j’étais enfant, je me suis promis de faire quelque chose pour défendre ces personnes qui sont victimes de discrimination. Et c’est la promesse que j’ai tenue avec cet album », a-t-elle dit. Un album de 13 titres dont un remix en acoustique autoproduit par l’artiste elle-même avec l’aide des internautes. « Ils m’ont découverte pendant la promotion de mon premier album sorti en 2007 et ils ont décidé de me donner un coup de main pour que je puisse faire mon deuxième album. Je les remercie énormément pour leur soutien », a-t-elle précisé. Pourquoi un seul concert pour les deux dédicaces ? « Nous avons décidé de faire un seul concert dans un esprit de solidarité et pour montrer aussi que l’Afrique doit s’unir », a répondu Féenose. Les deux artistes se sont réjouis, à l’issue du concert, de la mobilisation du public à qui ils ont donné rendez-vous pour un prochain concert, cette fois-ci à la Maison du peuple de Ouagadougou. On note que ces deux artistes qui ont fait leur début dans la musique au Burkina Faso vivent, l’un en Guinée (Mister Yopi), et l’autre en Allemagne. On note également que la dédicace a été placée sous le parrainage du procureur général près le Tribunal de grande instance de Ouagadougou, Mme Honorine Méda.