Ouagadougou – Le Premier ministre Beyon Luc Adolphe Tiao a été investi à son poste par l’Assemblée nationale ayant approuvé sa déclaration de politique générale, tard dans la nuit du mercredi, a constaté l’AIB sur place.
96 députés sur 127 au total ont adopté la déclaration de politique générale (DPG) du chef de gouvernement soumise pour la première fois au vote de l’assemblée nationale et l’investissant ainsi à son poste, comme prévu par un nouveau dispositif constitutionnel adopté en 2012.
Le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, parti au pouvoir), fort de ses 70 députés, a voté favorablement au vu de « la vision responsable, complète, solide et lucide » de son programme politique traduit dans cette déclaration.
La Convention des forces républicaines (CFR) et l’Alliance pour la démocratie et la fédération/Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA), tous de la mouvance, ont abondé dans le même sens que le CDP.
2 élus ont voté contre et 29 autres issus principalement des groupes parlementaires Alternance démocratie et justice (ADJ) et Union pour le progrès et le changement (UPC se sont abstenus.
L’UPC trouve que « le gouvernement tarde à prendre en compte les préoccupations réelles des populations » et que le discours livré par M. Tiao est « à adapter avec le vécu quotidien des populations ».
Pour l’ADJ, la déclaration de politique générale n’est pas différente du programme présidentiel et « est loin d’être réaliste, encore moins réalisable ».
Le Premier ministre a aussitôt salué le choix des députés, estimant qu’il s’agit d’une confiance placée en lui.
« Nous avons la conviction que notre pays est sur la voie de l’émergence et j’invite tous les burkinabè à nous accompagner dans cette vaste ambition », a-t-il dit.
Beyon Luc Adolphe Tiao s’est félicité du fait que le Burkina Faso soit un des rares pays africains a institué cette investiture qui, selon lui, est généralement l’apanage des pays semi-parlementaires.
Il a répondu à de nombreuses questions de compréhension des députés portant sur la lutte contre la corruption et l’impunité, la protection de l’environnement face à l’expansion du secteur minier, le développement des infrastructures sanitaires, routières et socioéducatives, le retard accusé par l’université de Ouagadougou, la lutte contre le chômage...
L’article 63 de la Constitution révisée en 2012, prévoit que le Premier ministre soumette au vote de l’Assemblée nationale sa déclaration de politique générale, les trente jours qui suivent sa nomination.
En cas de vote négatif, le président du Faso devra mettre fin aux fonctions du Premier ministre dans un délai de huit jours et nommer un nouveau Premier ministre.
Nommé pour la première fois le 18 avril 2011, Beyon Luc Adolphe Tiao a été reconduit le 2 janvier 2013 à la suite des élections couplées législatives et municipales du 2 décembre 2012.