Il est difficile de parler de FESPACO sans évoquer la question des festivaliers. Pour cette année 2013, ils seront bien nombreux à vouloir prendre part à la fête du cinéma africain à Ouagadougou du 23 février au 2 mars 2013. Le responsable des festivals, le réalisateur Guy Désiré Yaméogo qui a la charge d’accueillir les festivaliers, de les loger et de leur séjour en général, estime que le succès du festival incombe à toute la population. Un travail colossal doit être fait par la commission mais aussi par tous les Burkinabè. Bien que certains festivaliers soient difficiles à gérer, Guy Désiré Yaméogo pense que même s’il est difficile de satisfaire à tous leurs besoins, tout sera fait pour qu’ils passent un bon FESPACO.
« Le Pays » : Etes-vous prêts pour accueillir les festivaliers 2013 ?
Guy Désiré Yaméogo : Nous pouvons affirmer que nous sommes prêts. A l’heure où nous parlons, tous les membres de jury ont reçu leurs billets de voyage. En plus, tous les cinéastes en compétition sont connus. Nous travaillons actuellement avec des compagnies de transport aérien avec qui nous négocions des facilités pour nos invités. Certains hôtels nous ont déjà contacté pour nous proposer des tarifs spécifiques pour la durée du festival. Dès que cela finira, nous enverrons les billets de voyage. Nous sommes prêts.
L’hôtel Indépendance a toujours été un partenaire historique du festival, est-ce toujours le cas ?
Oui, cet hôtel a toujours été un partenaire historique du FESPACO. La tradition a été que le festival puisse organiser des activités au sein de cet hôtel et que beaucoup de cinéastes puissent loger là. Il faut dire que tous les festivaliers souhaiteraient loger dans cet hôtel. Des fois, vous leur proposez des hôtels plus huppés mais ils ne veulent pas. Ils veulent aller à l’Indépendance. Pourtant, la capacité de cet hôtel n’est pas extensible à souhait. Nous avons donc fait des choix. Nous allons y loger certains, principalement les cinéastes en compétition. Le jury, nous avons déjà prévu de les installer dans un autre hôtel ainsi que les festivals partenaires et les VIP qui sont des invités du ministre de la Culture. A ce jour, côté hôtel, nous savons que nous allons mobiliser autour de 400 chambres et nous avons déjà fait un planning d’occupation. A ce niveau, l’Association des professionnels de l’hôtellerie nous a saisi pour coordonner. Tous les hôteliers souhaiteraient que nous puissions envoyer des festivaliers chez eux mais ce n’est pas évident parce que nous devons tenir compte du centre névralgique du festival. Certains festivaliers ne veulent pas loger par exemple à Tampouy ou à Ouaga 2000 même s’il y a de très beaux hôtels là- bas. Nous devrons tenir compte de tout cela. En plus , il y a des étudiants qui viennent mais qui n’ont pas de préférence d’hôtels.
Mais il n’y a-t-il pas déjà eu un couac avec l’Indépendance ?
Le principal couac qu’il y a eu en 2011 avec l’hôtel Indépendance a été résolu. Nous avons eu des réunions avec le staff de l’hôtel et à ce jour, il nous a dit sa disponibilité à nous accueillir et nous a même offert près d’une centaine de chambres.
Quel sera votre principal défi au cours du Festival 2013 ?
Je pense que le Burkina Faso est un pays reconnu comme étant un pays dont l’hospitalité ne s’est jamais démentie. Il a toujours réussi l’organisation des évènements culturels. Alors, lorsque nous organisons ce côté social de la fête, nous avons cette pression de garder intacte la réputation quel que soit le profil du festivalier et le caractère de la personne qui se présente devant nous. Nous devons faire en sorte qu’à la fin de son séjour, il reconnaisse que c’était bien. Nous avons conscience que tout ne sera pas parfait, qu’il y aura toujours des gens qui resteront sur leur faim, mais notre satisfaction sera que des invités prendront l’initiative de nous écrire après pour nous féliciter. Nous en recevons très souvent à la fin des festivals. Si les gens manifestent l’envie chaque année de revenir, c’est parce qu’ils ont été bien accueillis de par le passé. Mais cela n’est pas le seul fait de notre commission. Cette question de séjour revient à tous les Burkinabè. Dans la rue, certains donnent facilement l’information à ceux qui se sont perdus. Même quand notre commission n’est pas là, les Burkinabè ont toujours eu conscience que les étrangers doivent être bien accueillis. Le succès du festival incombe donc à tous. Dans ce sens, le défi sera facile à relever parce que nous travaillons avec beaucoup plus de gens que nous ne le croyons.
Tous les festivaliers ne sont pas les mêmes, certains semblent difficiles à gérer pourtant.
Vous savez, quand les gens viennent, ils veulent être bien accueillis, bien logés et voir leurs films dans les salles. Alors, le principal défi que nous avons est qu’à la fin, les festivaliers puissent rentrer chez eux en disant, c’était très bien. Pour ce faire, nous les prenons en charge dès leur arrivée à l’aéroport et nous les y reconduisons pour leur départ. C’est vrai, on a souvent eu des cas spéciaux. Vous savez, une personnalité a été invitée et devait être dans le jury. Nous devrions donc faire son billet. Elle nous a fait savoir, qu’elle ne voyage qu’en première classe, il faut qu’on lui achète un billet en première classe. Nous nous sommes un peu expliqués. Ensuite, la personne nous demande de lui donner l’adresse de l’hôtel où elle devrait être, de lui envoyer des photos de l’hôtel et qu’on lui dise le type de chambre qu’elle devra occuper. Il y a des gens comme cela. Par contre, certains nous disent qu’ils ne se font pas de soucis parce qu’ils connaissent le Burkina Faso.
Quand les attendez vous ?
La majeure partie des festivaliers arrivent la veille de l’ouverture et repartent le jour suivant la clôture. Mais en fonction des personnalités et du type d’invités, y en a qui viennent pour trois jours, une semaine et autres. Ce qui est sûr, tout le monde ne vient pas pour tout le festival mais ils seront plus de 80% à venir pour le temps que durera le festival.
Tout cela fait lourd. Combien de personnes allez vous mobiliser pour réserver un séjour agréable à vos hôtes ?
C’est vrai que ce n’est pas évident. Actuellement je travaille avec une dizaine de personnes pour l’émission des billets. J’ai une équipe dynamique composée d’étudiants, des jeunes volontaires et des stagiaires qui travaillent avec moi. Nous sommes là dessus depuis plus de deux mois. D’ici là, la commission va s’élargir et nous aurons plus d’une cinquantaine d’hôtesses pour l’accueil, il sera mis en place des desk dans tous les hôtels qui hébergeront nos invités. Nous aurons des gens pour les restaurants qui vont prendre les contacts et diriger les invités vers les restaurants. Il y a des personnes qui nous accompagneront comme les chauffeurs, les bagagistes, etc. Il faut du monde pour tout cela, de l’aéroport à l’hôtel. Je ne peux pas dire exactement combien de personnes nous serons mais nous avons mobilisé autour de 200 personnes pour l’édition 2011. Nous serons probablement dans les mêmes proportions.