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© Autre presse par DR
Lutte contre les produits de contrebande : Ce n’est pas de l’huile, c’est du poison |
La brigade-ville de la gendarmerie de Baskuy a tenu un point de presse le vendredi 20 mars dernier. La rencontre visait à présenter aux hommes de médias un important lot d’huile en bidons impropre à la consommation saisie.
La cherté de la vie ainsi que l’analphabétisme de la majeure partie de la population conduit cette dernière à se rabattre sur des produits peu coûteux. Grâce à la dénonciation d’un citoyen qui a requis l’anonymat, la brigade-ville de gendarmerie de Baskuy a mis fin aux activités d’un groupe d’individus malintentionnés. En effet, le 14 mars dernier, cette personne s’est rendue dans les locaux de la gendarmerie pour attirer son attention sur l’existence d’une fabrique d’huile dans la zone non lotie de Yagma.
Dans le but d’élucider cette affaire, la gendarmerie décide d’ouvrir une enquête le même jour en dépêchant sur les lieux une équipe pour procéder aux constatations. C’est ainsi qu’elle découvre dans une cour délabrée et insalubre deux maisonnettes dans lesquelles sont entreposés des bidons et des barriques d’huile, des sacs de soude caustique et de l’acide citrique. Un important lot d’étiquettes portant les inscriptions ‘’SALGO INDUSTRIES, LA MEILLEURE HUILE SANS CHOLESTEROL’’ est aussi saisi. Selon les inscriptions sur ces étiquettes, ladite usine serait implantée dans la zone industrielle de Bobo-Dioulasso. Le propriétaire des lieux, âgé de 32 ans et répondant au nom de Sidiki Ouédraogo, est interpellé.
Pendant l’interrogatoire qui s’ensuit il reconnaît qu’au bout de 4 ans d’exercice, il n’a aucun document administratif qui justifie son activité. Il affirme aussi que le local est exclusivement destiné à la production, au stockage et à l’écoulement de ses produits. L’huile produite est obtenue à partir d’ingrédients tels que la soude caustique et l’acide sulfurique, connus par leur toxicité. Une fois produite, l’huile est conditionnée dans des bidons de 20 litres sur lesquels les fabricants collent leur logo. A vue d’œil, cette huile a un aspect noirâtre, presque semblable à l’huile de vidange des moteurs. Un échantillon de ce produit mis à la disposition du Laboratoire national de santé publique a révélé qu’il état impropre à la consommation. Ouahigouya, Gourcy et les banlieues de Ouagadougou sont les destinations de ce poison commercialisé.
La perquisition a permis de mettre la main sur 770 bidons de 20 litres, 14 barriques de 100 litres, des sacs de soude caustique et d’acide citrique. A ce stade de l’enquête, un complice du nom de Nourou (sans autre précision), possédant lui aussi une fabrique du même genre dans la zone industrielle de Kossodo, serait en cavale. Prévenu, il aurait vidé son dépôt. Le propriétaire et trois de ses complices ont été arrêtés et incarcérés à la gendarmerie qui, dès les premiers moments de l’enquête, a saisi les bidons déjà écoulés dans les zones précitées. Le commandant de la brigade-ville de Ouagadougou, le colonel Sam Ouédraogo, a tenu à rappeler que cette opération n’aurait pas été possible sans la collaboration du citoyen. Il a invité donc les populations à une collaboration franche avec les forces de défense et de sécurité en cultivant le réflexe de la dénonciation chaque fois qu’elles ont connaissance de faits douteux.
Nicole Ouédraogo (Stagiaire)
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