Le Burkina Faso est l’un des pays cités parmi la centaine de ceux concernés par le lancement officiel des résultats de l’Enquête sur le budget ouvert de 2012. Pour comprendre comment l’étude a été menée et le choix porté sur "le pays des Hommes intègres’’, le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) a convié la presse, le mardi 29 janvier 2013 à Ouagadougou, pour lui donner de plus amples informations.
L’Indice sur le budget ouvert (OBI) est une recherche menée par l’International budget partnership (IBP), basé aux Etats-Unis. Il travaille sur les processus budgétaires dans le monde, plus particulièrement sur la transparence budgétaire. Le directeur exécutif du Centre pour la gouvernance démocratique (CGD), Pr Augustin Loada, a relevé au cours d’un point de presse tenu le mardi 29 janvier 2013 à Ouagadougou, que les résultats du Burkina Faso ne sont pas satisfaisants. Ce qui le renvoie dans la catégorie des pays où il y a très peu ou pas de transparence budgétaire. « Entre 2010 et 2012, l’indice du Burkina Faso a évolué de 5 à 23%. C’est un progrès qui est spectaculaire, mais qui est moindre par rapport à ce que l’on peut observer dans les pays qui ont un système similaire. C’est le cas du Mali où l’indice se situe à 43% », a-t-il indiqué.
M. Loada a poursuivi en disant que le Burkina Faso a une marge de progression en matière de transparence budgétaire, en ce sens qu’il dispose de beaucoup d’informations, mais qui malheureusement, ne sont pas accessibles au public. Selon lui, c’est au ministère de l’Economie et des Finances, la Cour des comptes et le Parlement, de prendre à bras-le-corps cette préoccupation des populations en leur donnant l’accès aux informations. Par ailleurs, il a fait savoir que le Burkina Faso participe régulièrement à cette enquête sur le budget ouvert depuis six ans.
De 11% d’indice en 2006 et de 23% en 2012, le directeur exécutif du CGD, le Pr Augustin Loada a estimé que le gouvernement du Burkina Faso a le potentiel d’accroître considérablement la transparence budgétaire, en introduisant un certain nombre de mesures réalisables. L’IBP a, pour sa part, recommandé au Burkina Faso, d’améliorer cette transparence en renforçant le contrôle du budget. Les recommandations se focalisent, entre autres, sur la publication des rapports en cours d’année, l’augmentation de l’exhaustivité du projet de budget de l’exécutif, en apportant des informations détaillées dans le domaine de la classification des dépenses, des recettes des années antérieures et postérieures.
Les travaux de recherche ont démontré que la transparence, à elle seule, ne suffit pas pour améliorer la gouvernance. Elle doit être accompagnée de possibilités de participation du public en matière de budgétisation, afin d’obtenir des résultats positifs.