La présidente du conseil régional souhaite désormais travailler en toute intelligence avec le rectorat. Elle pense que le changement de majorité contribuera à donner davantage de pouvoir aux Régions dans l’élaboration de la carte régionale des formations.
Marie-Guite Dufay, présidente socialiste du conseil régional de Franche-Comté, s’est souvent plainte du manque de coordination entre le rectorat et la Région à propos de la carte des formations en Franche-Comté. « Le travail en commun ne s’est jamais fait, nos propositions n’étaient pas prescriptives », a-t-elle réaffirmé hier à Vesoul (*) lors de sa conférence de presse de rentrée concernant l’aspect patrimonial des lycées, la formation professionnelle des demandeurs d’emploi, l’apprentissage (CFA) et la formation initiale en matière sanitaire et social.
La présidente de Région est cependant plus optimiste lors cette rentrée scolaire 2012. À la suite du changement de majorité, elle compte sur les assises de la refondation pour bousculer les choses. « J’espère que les Régions vont acquérir la possibilité d’établir des schémas de formation qui s’imposent, car il faut nous battre pour maintenir les lycées, a-t-elle rappelé. Pour cela, il faut renforcer leur attractivité, notamment par le maintien des formations industrielles. Il est indispensable que le rectorat et la Région travaillent ensemble. »
Elle relève « un premier signe concret de changement » avec l’organisation en Franche-Comté d’un débat sur le lycée de demain piloté par le rectorat.
Quand l’environnement évolue, il faut savoir s’adapter aux besoins nouveaux. Marie-Guite Dufay a fait allusion à l’arrivée d’industries horlogères à proximité de l’Aire urbaine en Suisse. « Il faut qu’on s’adapte aux besoins du nord Franche-Comté. C’est une nouvelle donne qui bouscule le schéma. Le lycée de Delle doit travailler en lien étroit avec celui de Morteau qui doit transférer ses savoir-faire. » Ce dernier est, jusque-là, le seul à proposer des formations dans le domaine de l’horlogerie-bijouterie. La présidente souhaite une évolution de la carte des formations car « chaque lycée doit avoir son attractivité ». Selon elle, c’est la seule manière de maintenir certains établissements en monde rural.
Par ailleurs, Marie-Guite Dufay a « beaucoup de mal à entendre » les résistances qui se font jour quand il s’agit, comme à Luxeuil-les-Bains ou à Lure, de réunir des lycées d’enseignement général et des lycées professionnels. « Les mentalités doivent évoluer. Il y a un mépris vis-à-vis de l’enseignement professionnel, il faut arrêter avec ça. Il faut sortir de cette dichotomie, les gens d’origines diverses doivent se côtoyer », s’est-elle agacée.
La vice-présidente chargée de l’éducation, Sylvie Laroche, a précisé que le rapprochement des deux lycées de Luxeuil-les-Bains a « bien avancé », mais qu’à Lure c’était « plus compliqué ».
La présidente de Région a également fait un premier bilan du dispositif en faveur de la formation tout au long de la vie qui s’organise autour de neuf plateformes dont l’une se situe dans l’Aire urbaine. Depuis le 1 er juillet, date de la mise en œuvre de la mesure, 1200 personnes se sont déjà inscrites essentiellement via Pôle emploi et les missions locales.
(*) Avant sa rencontre avec la presse, Marie-Guite Dufay a visité le chantier du pôle hôtelier commun (lycée-CFA) au lycée Pontarcher de Vesoul. Un investissement de 10 M€ de la Région qui consacre ainsi la mutualisation de deux entités consacrées à l’hôtellerie et à la restauration. La présidente s’est également rendue à Lure (lycée Colomb) et à Montbéliard (CFA).
48 066 élèves sont inscrits dans 100 lycées, publics (62) et privés sous contrat (38). Il y a également 10 305 apprentis répartis dans 22 CFA et 94 sites de formation. 6000 entreprises locales accueillent des apprentis.
3523 étudiants sont inscrits dans l’un des 14 établissements de formation aux métiers du secteur sanitaire et social, tandis que 7450 demandeurs d’emploi et 5000 salariés bénéficient des formations financées par la Région.
Le budget régional consacré à la politique formation s’élève à 187 M€.