Chaque année, l’International budget partnership (IPB) procède à la publication de l’enquête de l’Indice sur le budget ouvert (IBO) dans le monde entier. Pour l’année 2012, c’est un score de 23% qui a été attribué au Burkina Faso. La restitution de cette enquête a été faite le mardi 29 janvier 2013 à Ouagadougou par son partenaire local, le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD).
Sur une centaine de pays qui ont vu leurs budgets nationaux audités par l’International budget partnership (IPB) en 2012, le Burkina Faso a obtenu un score de 23% de l’Indice sur le budget ouvert (IBO). Ce score, qui est l’un des meilleurs en six ans de participation, indique que le gouvernement burkinabè a fourni un certain nombre d’éléments sur le budget et les activités financières au cours de l’exercice budgétaire. Pour mettre en lumière la méthodologie adoptée et les raisons de cette enquête, le directeur exécutif du Centre pour la gouvernance démocratique (CGD), le professeur Augustin Loada, a animé une conférence-débat le 29 janvier dernier. Celui-ci a déclaré que cette enquête indépendante a été faite essentiellement sur 8 documents budgétaires-clés que sont : le rapport préalable au budget, le projet de l’exécutif, le budget approuvé, le rapport en fin d’année, les rapports en cours d’année, la revue de milieu d’année, le budget des citoyens et le rapport d’audit. Ce score obtenu, a-t-il ajouté, révèle que le gouvernement a fait de nombreux efforts dans l’information budgétaire. Toutefois, il révèle que beaucoup reste à faire pour atteindre des résultats satisfaisants. Le professeur Augustin Loada a souligné, à cet effet, que le ministère des Finances et la Cour des comptes ne publient pas pour l’heure tous les documents-clés. Ce qui montre, ajoute-t-il, qu’ils ne sont pas ouverts et comptables devant leurs citoyens. Selon l’IPB, avec ce score de 23%, le Burkina Faso a la possibilité d’accroître la transparence budgétaire à travers la publication des rapports en cours d’année et de la revue de milieu d’année, la production et la publication d’un budget des citoyens et du rapport d’audit.
Selon toujours l’International budgétaire partnership, le Burkina Faso doit également accroître le pouvoir des législatifs et les institutions supérieures de contrôle dans la surveillance budgétaire en apportant des informations détaillées sur le programme. Aussi a-t-il souhaité que le Burkina travaille à élargir la participation du public dans le processus budgétaire en tenant compte des indicateurs de l’enquête. Sur la question de l’absence d’information sur le budget des citoyens, certains responsables du ministère de l’Economie et des finances ont affirmé qu’il en existe mais à usage interne. Cependant, ils soulignent que le ministère s’emploie à les mettre sur le portail du CGD. Le directeur exécutif du CGD a souhaité que les autorités burkinabè puissent accorder de l’importance à la publication à temps de la totalité des documents budgétaires pour la prochaine enquête. « Elles ont certainement la capacité de le faire. Il leur reste la volonté politique », a-t-il mentionné. L’enquête sur le budget ouvert consiste à mesurer de manière régulière, indépendante et comparative, la transparence budgétaire et l’obligation de rendre compte en matière budgétaire dans le monde entier. Elle est réalisée par des experts indépendants de la société civile spécialisée des questions budgétaires et par des chercheurs indépendants des gouvernements nationaux. En rappel, le Burkina Faso a obtenu les scores suivants : 11% en 2006, 14% en 2008 et 5% en 2010.
Les scores IBO de certains pays francophones
Mali : 43 Burkina Faso : 23 Cameroun : 10 Bénin : 1 Tchad : 3 République démocratique de Congo : 18 Niger : 4 Sénégal : 10
Source : Dossier de presse
Ambèternifa Crépin SOMDA et Rachel OUEDRAOGO (Stagiaire)