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Le Pays N° 5286 du 29/1/2013

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Fonds pour le Mali : Ne pas décevoir les donateurs
Publié le mercredi 30 janvier 2013   |  Le Pays


Addis
© Autre presse par DR
Addis Abeba ( Ethiopie ) : Les chefs d`état au 20 ème sommet ordinaire de l`Union Africaine
Dimanche 27 janvier 2013. Addis Abeba. 20 ème sommet ordinaire de l` Union Africaine pour la médiation au Mali et dans la crise au Sahel


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En marge du 20e sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine qui s’est tenu à Addis Abeba, en Ethiopie, une réunion a été organisée dans l’intention de collecter des fonds pour venir en aide au Mali en guerre. Cet appel lancé à l’endroit de la communauté internationale commence à porter fruit. Certes, l’on est encore loin de la somme de 460 millions de dollars nécessaires à couvrir le besoin, mais le Mali a de quoi se réjouir du fait que ses partenaires ont commencé à délier le cordon de la bourse. D’ailleurs, des nations, et non des moindres, se sont engagées, séance tenante, à débloquer des sommes pour combler le manque à gagner. La cause défendue ici est une cause internationale. Les grandes puissances, tout comme les pays émergents, ne peuvent se passer de cette zone qui regorge de potentialités énormes. Le Niger possède l’uranium et le pétrole qui nourrissent les industries occidentales et chinoises. L’Algérie possède elle aussi du pétrole et du gaz très convoités par les Occidentaux et le Nord-Mali regorge de potentialités énergétiques et touristiques. C’est dire donc que ces pays qui délient le cordon de la bourse pour enrayer la nébuleuse protégent leurs propres intérêts. Mais, du peloton des donateurs qui affluent pour venir au secours du Mali en guerre, les pays africains réunis tiennent la queue. Pour preuve, ils offrent 50 millions de dollars tandis que le Japon à lui seul en donne 120. Ce n’est déjà pas mal et l’on est loin de sous-estimer ce geste africain. L’on se rend seulement à l’évidence que les économies africaines réunies demeurent des économies de comptoirs, incapables de soutenir des efforts de guerre. Il reste à souhaiter que les fonds qui seront collectés arrivent à bon port et servent réellement la cause pour laquelle ils ont été débloqués.

Ne serait-ce que pour ne pas décevoir les donateurs. Car, sur le continent noir, la cupidité pousse souvent au cynisme de sorte que l’on entend souvent dire que l’argent n’a pas d’odeur. Il y a d’ailleurs un grave précédent, celui de la Haïti, qui invite à la vigilance et à l’orthodoxie dans la gestion des fonds alloués à la reconstruction du Mali. En effet, que n’a-t-on pas vu dans ce pays des Caraïbes, lorsque la communauté internationale avait débloqué des fonds pour le relever du séisme qui l’avait secoué en janvier 2010 ? L’élite dirigeante s’est vite livrée à la corruption, à la gabegie et au pillage, laissant les populations sinistrées à leur triste sort. Et jusqu’à présent, les Haïtiens attendent toujours la reconstruction de leur pays. A dire vrai, ce plan Marshall haïtien n’a servi qu’aux intérêts d’une élite cupide et corrompue. Il en va ainsi en Afrique. L’on dit de la somme collectée, qu’elle servira non seulement à appuyer les efforts de guerre, mais aussi à reconstruire un Mali mis sens dessus-dessous par un conflit dont nul ne peut prévoir avec certitude l’issue. Dès lors, c’est maintenant qu’il s’avère nécessaire de penser à l’usage de ces fonds dans le volet reconstruction, plutôt que d’attendre que le brouillard se dissipe avant de le faire. Cette nécessité est d’autant plus impérieuse qu’il s’agit aussi de reconstruire une armée mise en lambeaux par le rodomont capitaine Sanogo. Au fait, Dieu seul sait ce qui se passe derrière la tête de ce soldat qui a remis les institutions du pays à plat pour une prétendue cause qu’il n’a pas été en mesure de défendre sans l’intervention étrangère. Il serait donc risquant de confier le budget de la reconstruction de l’armée à ce soldat qui a toujours joué le trouble-fête en s’invitant là où on l’attend le moins.

Boulkindi COULDIATI

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