Pas de célébration mais une commémoration hier soir, dans un atelier à l’occasion du centenaire de Sochaux. Une aventure industrielle et humaine qui fait de ce site la plus ancienne usine automobile encore en activité.
« Je suis ici chez moi. » Pierre Moscovici, ministre de l’Économie, a participé hier au coup d’envoi des manifestations du centenaire de Sochaux. Oubliés les débuts difficiles au pays de Peugeot où il a eu à faire ses preuves. Aujourd’hui il se plaît à rappeler les bons moments passés avec François Hollande dans l’usine alors qu’il n’était que candidat à la candidature à la présidence. La suite on la connaît. Le président roule en DS 5 ainsi que son ministre de l’Économie.
D’où un devoir de vigilance et d’exigence de la part du représentant de l’État. Pas un mot sur le rapport Sartorius que doit commenter aujourd’hui Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, sur l’état de santé du constructeur automobile. « Je n’ignore pas les difficultés. Je ne les minimise pas, souligne Pierre Moscovici. L’État aura son mot à dire. » Le ministre croit en la capacité de PSA d’innover et de se renouveler qui trouve sa source dans les savoir-faire présents sur le site de Sochaux. « Les métiers qui sont ici fondent l’excellence industrielle », dit-il. Et de rappeler le combat du gouverne-ment sur les deux fronts : celui de l’emploi et d’une industrie française conquérante et exportatrice.
Le courage, ADN de l’entreprise
En écho, Philippe Varin, P.-D.G du groupe, rappelle que le groupe qu’il dirige a « investi 700 millions d’euros dans le nouveau moteur à trois cylindres fabriqués, un moteur plus propre, à Trémery en Lorraine ; que 520 millions d’euros ont été investis dont 150 dans le nouveau Ferrage de Sochaux, cœur de la plateforme BVH2 prime, auxquels s’ajoutent 750 millions d’euros investis pour pérenniser le site de SevelNord où sera fabriqué un nouveau véhicule utilitaire léger. Ce sont autant de preuves de notre engagement pour le groupe, mais aussi pour l’ensemble du tissu industriel français ».
Président du directoire, Thierry Peugeot a, pour sa part, fait valoir que « le groupe a, tout au long de son histoire, su traverser plusieurs crises, depuis celle de 1929, en passant par celles de 1936, la Deuxième Guerre mondiale, 1968, ou encore les inondations de 1990 à Sochaux. Cette attitude courageuse des Sochaliens a fait l’ADN de l’entreprise, puis du groupe tout entier. Derrière l’aventure Peugeot, il y a l’aventure humaine, qui fait de ce lieu, le navire amiral du groupe, d’abord un lieu d’avenir plus qu’un lieu de mémoire. C’est ce qui nous rend confiants dans l’avenir. Je remercie les dizaines de milliers de salariés qui, pendant cinq générations, ont fait de leur passion de l’automobile, le moteur du site de Sochaux ». Et devant un gâteau imaginaire, tous les intervenants ont souhaité encore longue vie à la vaillante centenaire. En croisant les doigts.
le 11/09/2012 à 05:00 par Jacques Balthazard Patricia Louis
