L’Office du baccalauréat et l’Office central des examens et concours du secondaire (OCECOS) ont annoncé, le 23 janvier 2013, des réformes visant à innover certains aspects relatifs à la session 2013 du BEPC et du Baccalauréat. Ce qui a suscité des manifestations dès le lendemain de l’annonce de la réforme. Coup de théâtre : le même jour à l’édition du journal de 20h de la Télévision nationale du Burkina (TNB), le ministère des Enseignements secondaire et supérieur revient sur ses propositions en suspendant lesdites réformes. Le plus étonnant est que ceux qui sont concernés par ces réformes ont reçu l’information en même temps que le citoyen lambda. Ce qui nous amène à nous poser cette question : l’impopularité des innovations n’est-elle pas due à un manque de concertation ? L’aspect gênant dans tout cela est la marche arrière effectuée par le ministère 24 heures après l’annonce des réformes. On a désormais la fâcheuse impression qu’il suffit de descendre dans la rue pour contraindre l’autorité à réculer. Evidemment, le fait de reculer est une preuve de grandeur d’esprit. Mais cela ne met-il pas à rude épreuve l’autorité de l’Etat ? Autorité qui, selon toute vraisemblance, faiblit davantage au regard de l’incivisme grandissant. Tout porte à croire que depuis la crise socio-politique et militaire de 2011, aucun ministre ne veut désormais assumer la responsabilité d’une nouvelle crise.
En tout cas, le fait que le ministère des Enseignements secondaire et supérieur ait fait machine-arrière n’est pas bon pour l’autorité de l’Etat. Ce n’est pas pour autant qu’il doit, dans l’avenir, s’obstiner à camper sur des décisions si elle sont jugées impopulaires. Sinon, les réformes n’étaient pas mauvaises en soi. Ce cas-ci risque de créer un précédent, étant donné qu’il n’est pas évident qu’il y ait toujours une unanimité autour des décisions et des réformes. Qu’à cela ne tienne, ce n’est pas non plus une raison pour que les élèves se livrent à des actes de vandalisme en de pareilles situations. Etant de futurs cadres du pays, il doit leur être inculqué la notion de protection de la chose publique. Peut-être que le goulot d’étranglement a été le manque de communication entre les différents acteurs du système. Le ministère aurait pris le temps d’expliquer la réforme que la pilule ne serait pas aussi dure à avaler.