Un volet du premier point de presse du gouvernement tenu le vendredi 7 septembre 2012 a été consacré aux principales tendances du budget 2013 et à la restructuration du ministère de l’Economie et des Finances. Le projet de budget du Burkina Faso dévoilé par le ministre Lucien Marie Noël Bembamba, s’élève à 1636 milliards de FCFA.
Après les vacances gouvernementales, l’équipe de Luc Adolphe Tiao renoue avec les traditionnels points de presse. Celui du vendredi 7 septembre 2012 a permis au ministre de l’Economie et des Finances, Lucien Marie Noël Bembamba, de faire aux journalistes une esquisse du budget 2013 du Burkina Faso qui sera déposé à l’Assemblée nationale pour adoption, au plus tard le 26 septembre prochain. Les ressources totales, selon lui, s’élèvent à 1422 milliards de FCFA, soit une progression de 17,7% par rapport à 2012. Les dépenses totales prévues sont de 1636 milliards (avec 807 milliards de dépenses d’investissement), soit une hausse de 16,8% par rapport à l’année dernière. « L’on note un gap ou besoin de financement de 214 milliards de FCFA qui sera couvert par les appuis budgétaires de nos partenaires et un emprunt obligataire », a expliqué le ministre Bembamba.
Il s’est en outre réjoui des efforts du gouvernement d’augmenter chaque année, la part contributive de l’Etat au budget. « Plus de 61,5% du budget sont couverts aujourd’hui par nos propres ressources. Cela traduit, de plus en plus, notre désir d’autonomie en matière de financement du développement. Les efforts de nos différentes régies sont importants », a-t-il noté. Il a précisé que le taux de pression, jusque-là faible au Burkina Faso (entre 12 à 13%) atteindra 16,5%, soit à un point de la norme UEMOA (17%). Auparavant, le ministre de l’Economie et des Finances, a indiqué aux journalistes les quatre priorités du projet de budget 2013. Il s’agit d’abord de renforcer le taux de croissance du pays en mettant l’accent sur les secteurs productifs tels que l’élevage et l’agriculture qui accompagneront un secteur minier déjà reluisant. « Nous allons aussi accompagner les PME/PMI pour leur permettre d’avoir une meilleure contribution à la croissance économique », a affirmé le ministre Bembamba qui a avancé que le Burkina Faso table, en 2012 et 2013, sur une croissance de 7%.
La consolidation des acquis sociaux fait aussi partie des priorités du gouvernement. Pour ce faire, 16,11% du budget sera consacré à l’éducation et 12,7% au secteur de la santé. L’amélioration de la gouvernance et la lutte contre la corruption ainsi que le renforcement de la sécurisation des frontières constituent, pour Lucien Marie Noël Bembamba, les deux dernières priorités du gouvernement burkinabè. En somme, les mesures d’accompagnement fortes à ce projet de budget 2013 restent sans conteste la défiscalisation des plaques photovoltaïques pour une production massive de l’énergie solaire et la déconcentration des cantines scolaires afin de résoudre les problèmes d’approvisionnement, de transport et de stockage.
Restructurer pour une économie performante
Ce point de presse a aussi été une occasion pour le ministre de l’Economie et des Finances, de revenir sur la réorganisation de son département intervenue le 3 septembre dernier. « Nous avons procédé à l’évaluation du fonctionnement de notre ministère et nous avons constaté qu’il y avait des doublons dans certains secteurs, des conflits de compétences et un émiettement des structures », a lâché Lucien Marie Noël Bembamba sur les motivations de cette restructuration. Toute chose qui entre, de même, dans le cadre des grandes orientations de la Stratégie de croissance accélérée et du développement durable (SCADD). L’objectif, a-t-il dit, est de s’assurer que l’exercice d’une fonction principale est assuré par une seule structure.
En clair, il s’agit pour le ministère de l’Economie et des Finances de promouvoir une économie compétitive et moderne soutenue par des finances publiques performantes. Cette réorganisation a donc engendré de grandes innovations, dont par exemple, la fusion entre la direction générale du contrôle financier et celle des marchés publics qui a donné naissance à la direction générale du contrôle des marchés publics. « Les questions de lourdeurs et de délais sont surtout observées au niveau du contrôle financier et des marchés publics. Nous avons aussi constaté que ces deux directions exercent les mêmes types de contrôle. C’est pourquoi nous les avons unifiées », a justifié le ministre. Une direction générale des affaires immobilières et de l’équipement de l’Etat a été créée afin d’assurer « efficacement » la mise en œuvre de la politique d’équipement de l’Etat (la gestion des bâtiments, le parc automobile…) L’autre innovation est la création de la direction générale de l’aménagement du territoire et de l’appui à la décentralisation.
« Elle prendra en charge toutes les questions relatives à la décentralisation, au développement local, au pôle de croissance de Bagré, de façon à ce qu’il n’y ait qu’un seul interlocuteur à notre niveau en ce qui concerne ces questions », a déclaré le ministre de l’Economie. Afin de réussir ces missions, a-t-il assuré, des mesures d’accompagnement sont prévues comme la revue du circuit des dépenses. « Nous avons beaucoup d’intervenants qui font tous des contrôles et il faut qu’on réduise les redondances de contrôle et mieux responsabiliser chaque acteur. Aussi, dans le circuit de la dépense, nous manipulons un volume important de papiers avec les risques de pertes et d’erreurs. Au lieu d’effectuer des transferts physiques de dossiers, nous ferons des transferts électroniques à l’aide des TIC », a conclu Lucien Marie Noël Bembamba.