L'Union africaine accordera une contribution de 50 millions de dollars à la Mission internationale de soutien au Mali (MISMA) a annoncé lundi à Addis-Abeba le chef de l'Etat burkinabé, Blaise Compaore, espérant que ''les partenaires internationaux vont combler le gap pour éviter l'enlisement'' dans ce conflit qui oppose le pouvoir central malien aux mouvements rebelles du nord.
Des sources du Conseil de paix et de sécurité évaluent les besoins financiers de la MISMA à 460 millions de dollars tandis que d'autres donnent un chiffre de 600 millions de dollars.
Parlant, au cours d'un point de presse, de l'intervention des troupes françaises et africaines aux cotés de l'armée malienne pour contrer les forces rebelles, le président Compaoré a reconnu que l'action ''décisive'' de Paris a permis de stopper l'avancée des rebelles.
Au sujet du nombre de soldats à engager dans le conflit, il a indiqué : ''nous avons globalement des annonces. Sur le terrain les troupes arrivent par détachement, la Cedeao avait pensé déployer 3300 hommes mais finalement on sera entre 5000 et 6000 hommes en dehors des troupes françaises''.
Au début du conflit, la communauté internationale avait opté pour ''le dialogue et l'usage de la force en cas d'échec'', a encore dit le président Compaore, rappelant l'accord signé le 4 décembre dernier a Ouagadougou et dans lequel le mouvement Ansar Dine annonçait son rejet du terrorisme et de l'extrémisme religieux.
''Donc il n'y a pas d'intérêt politique à les rejeter d'un dialogue'', a-t-il dit, expliquant par ailleurs que le conflit est né des problèmes de développement que rencontre le Nord du Mali.
Pour faire face à des problèmes de cette nature, les pays africains doivent promouvoir la bonne gouvernance qui ''ne laisse pas de place aux groupes armés''', a préconisé Blaise Compaoré avant d'inviter la communauté internationale à ''aider les Maliens à aller très vite aux élections pour stabiliser les institutions'', au motif que le ''pire est passé'' pour leur pays.