La Confédération générale des travailleurs du Burkina (CGT-B) a fait le point des luttes menées pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des Burkinabè au cours de l’année écoulée à travers une présentation de vœux le samedi 26 janvier 2013 à la Bourse du travail de Ouagadougou. Pour 2013, la CGT-B souhaite une mobilisation plus massive et l’élévation du niveau de conscience politique et syndicale des Burkinabè.
Au crépuscule du samedi 26 janvier 2013 dans la cour de la Bourse du travail de Ouagadougou et avant le début de la cérémonie de présentation de vœux de la Confédération générale des travailleurs du Burkina (CGT-B) entre « camarades », ce sont des échanges et des accolades pour se souhaiter les meilleurs vœux de l’année nouvelle. « Courage » et « pain et liberté pour le peuple » sont les mots qui reviennent dans les conversations. A l’intérieur de la bâtisse qui fait office de bourse du travail et en présence des doyens de la structure syndicale, Dr Jean Hubert Yaméogo et Roger Tall, Marie Zoumodo a dressé le bilan de 2012 au nom du comité d’organisation. Elle a fait savoir que les préoccupations des travailleurs en 2012 qui sont la vie chère, la corruption, l’impunité, les atteintes à la liberté syndicale, la non-application des textes ou des engagements, ont conduit à l’action unitaire de la Coalition nationale contre la vie chère, la corruption et l’impunité (CCVC) à travers des marches-meetings le 26 mai 2012 sur toute l’étendue du territoire national. Il a été aussi fait cas des luttes sectorielles dont celle du Syndicat national des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) dans le secteur de la santé, celle de la Fédération nationale des boulangeries et pâtisseries du Burkina (FNBPB) et celle du Syndicat national des travailleurs des télécommunications (SYNATEL).
Les élections couplées n’ont rien changé au Burkina
Le secrétaire général de la Confédération générale des travailleurs du Burkina, Tolé Sagnon, a souligné de son côté la nécessité d’améliorer le fonctionnement des différentes structures et l’élévation du niveau de conscience politique et syndicale des militants. Au cours de cette cérémonie, l’actualité nationale et sous-régionale en 2012 n’a pas été occultée par les travailleurs. Qu’est-ce que les élections couplées du 2 décembre ont apporté comme changement au Burkina ? « Elles n’ont pas fondamentalement changé la situation politique du pays : le parti au pouvoir, le CDP, et les partis de la mouvance présidentielle conservent la majorité aussi bien à l’Assemblée nationale que dans les mairies malgré la biométrie qui n’a rien changé dans les faits, les pratiques de fraudes », analyse Tolé Sagnon. La solution est l’acceptation des candidatures indépendantes, de l’avis du secrétaire général de la CGT-B. Que pense la centrale syndicale de la situation au Mali ? « Ce sont des plans d’invasion insidieux de la France, des puissances étrangères, de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union africaine », fait savoir Tolé Sagnon avant de faire d’ajouter que la proclamation de l’indépendance de l’Etat de l’Azawad par le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) est un « complot ourdi par l’impérialisme français contre les peuples du Mali afin de les diviser pour mieux les asservir et les exploiter ».
Toél Sagnon, un retraité non fatigué
Tolé Sagnon est à la tête de la CGT-B depuis 25 ans. N’est-il pas temps que « le général », de passe le flambeau vu qu’il est à la retraite depuis le 31 décembre dernier, est chef de canton de Karabola, une localité comprenant 80 villages dans la province de la Comoé, et également deuxième vice-président du Conseil économique et social (CES) ? « Cette question intéresse les instances dirigeantes de la CGT-B. Bien sûr, je suis à la retraite professionnelle ; je ne suis pas à la retraite pour la lutte. Je suis à la retraite ; je ne décide pas tout seul de quitter la direction de la CGT-B. Il s’agit pour nous de travailler à la relève et nous y travaillons. Ce sont les structures dirigeantes de la CGT-B qui vont décider lors du prochain congrès », a-t-il répondu.
La présentation de vœux du 26 janvier a été organisée en association avec des syndicats autonomes dont le Syndicat national des travailleurs de l’information et de la culture (SYNATIC), le Syndicat national des travailleurs de l’éducation de base (SYNATEB), le Syndicat des agents du trésor du Burkina (SATB) et le Syndicat national des travailleurs de l’action sociale (SYNTAS).
Pour rappel, la CGT-B fédère une dizaine de syndicats qui sont dans les secteurs de l’éducation, de la santé et des mines.