Assurément, l’image d’un candidat sortant se baladant avec des urnes restera la tache la plus sombre de ces élections couplées. Une tache qu’a vainement essayée de justifier, à défaut de la laver, le président de la CENI et qui a fait monter le mercure cette semaine.
L’argument qui ne tient pas la route
L’argument avancé par Me Kéré justifie sans dédouaner la CENI. En effet, il a avancé que le choix de l’imprimerie chargée de confectionner une partie des bulletins de vote a été fait par le PNUD et non par la CENI. Le PNUD ne pouvait donc pas savoir que l’imprimerie Martin Pêcheur appartenait à Zakaria Sawadogo, candidat à ces élections.
Soit. Mais la CENI demeure une institution souveraine et le PNUD n’a pas à imposer des choix à elle sans qu’elle n’ait un œil de contrôle. Elle aurait donc dû jeter un regard sur l’impartialité de l’entreprise qui est chargée tout de même d’éditer l’une des pièces maîtresses de ces élections.
Que font les représentants de l’opposition ?
Mais le président de la CENI n’est pas seul responsable de cette bourde. Il arrive qu’on se demande, vu certaines irrégularités, ce que font les représentants de l’opposition au sein de cette commission. Sont-ils débordés par la défense des intérêts de leurs mandants au point que certaines choses qui ne tournent pas rond leur échappent ou ferment-ils les yeux ou ne voient-ils rien ? Assurément, leurs mandants doivent avoir un ou deux mots à leur dire.
Assez d’irrégularités
En attendant de voir le sort que réserveront les forces judiciaires aux fauteurs d’irrégularités (on ne se fait pas de doute, cependant), cette reprise des municipales dans 691 bureaux de vote doit être exempte de toute tentative de traficotage. Le Burkina a assez perdu de plumes financières dans cette histoire élective pour que la bêtise et la convoitise déloyale de l’homme se manifestent encore.
Cela commence par un déploiement conséquent des forces de sécurité dans les bureaux de vote. Enfin, les présidents de bureaux de vote ou les candidats sortants qui s’amuseront à amener des urnes chez eux ou à être fautifs d’une annulation de résultats de dépouillement devront désormais répondre de leurs actes devant les juridictions.