Le match aller du dernier tour qualificatif pour la CAN 2013 qui se déroulera en Afrique du Sud a opposé au Stade des 20 000 places de Bangui, les Fauves de Bazou-Bangui de la Centrafrique aux Etalons du Burkina Faso le 8 septembre dernier. Ce match était attendu du public des deux pays. Ce sont les Fauves qui ont troublé la quiétude des Etalons qui ont visiblement eu des sabots bien fragiles pour piétiner ces joueurs centrafricains qui ont montré qu’ils en voulaient. Score final : 1-0 pour la République Centrafricaine.
Jamais la République Centrafricaine n’a pris part à une phase finale de CAN. Cette fois, elle se met à rêver puisqu’elle est désormais à 90 mn du bonheur. En effet, le 8 septembre dernier, au Stade des 20 000 places (c’est le nom du stade), il y avait visiblement plus de 20 000 supporters des Fauves affolés par cette envie de pousser leur équipe à la victoire. Un stade plein à craquer et à l’extérieur toujours noir de monde puisque des détenteurs de billets n’ont pu accéder aux tribunes. C’est dire que les Fauves avaient « faim » de victoire.
C’est pourquoi devant leur Premier ministre, le mathématicien Faustin-Archange Touadera ; leur ministre de l’Intérieur, Pasteur José Binoua et celui des Sports, Jean Serge Bokassa, les Fauves ont appuyé sur l’accélérateur dès le coup d’envoi, histoire de stresser les Etalons qui ont opté pour un 4-2-4 qui s’est révélé difficile pour eux. Les Etalons ont manqué d’assurer leur qualification dès Bangui. La défense était assurée par Bakary Koné, Paul Koulibaly dans l’axe et Mohamed Koffi et Madi Panendetiguiri comme latéraux. Dans le secteur médian, Charles Kaboré, le capitaine et Ali Rabo qui ont fini par s’émousser ; toute chose qui compliquait la tâche de Jonathan Pitroipa, Alain Sibiri Traoré, Préjuce Nacoulma et Wilfried Balima.
La première frayeur est vite venue de Paul Koulibaly dès la 4e mn, suite à une ratée. Heureusement, Bakary Koné sauve les meubles en envoyant la boule ronde dehors. Tout va se gâter à la 20e mn suite à ce coup de pied arrêté. Un corner centrafricain, de la gauche vers la droite et la défense burkinabè manque de concentration et de communication. Le sociétaire du Raja de Casablanca, Vianney Mabidé, plante le but centraficain. Germain Sanou, le portier burkinabè ne peut que constater, impuissant, les dégâts. Le stade s’enflamme. Dès l’entame, l’enfer s’installe dans le camp des Etalons, tant le public a donné de la voix pour aider son équipe à maintenir le cap.
Les arbitres gambiens semblaient aussi nager dans cette ambiance puisqu’ils n’ont pas vu ce hors-jeu flagrant de la 27e mn. Heureusement pour les Etalons que le tir croisé du Singapourien, Franklin Anzité, est passé à un millimètre du montant droit de Germain Sanou. Pendant ce temps, Wilfried Balima se mêle les pinces, Alain Traoré ne se retrouve pas, Préjuce Nacoulma invisible. La mi-temps intervient sur cette petite avance des Fauves.
A la reprise, Paul Put, l’entraîneur des Etalons, n’attend pas le démarrage de la deuxième période pour sortir Wilfried Balima, puis Alain Traoré (58e mn). Il lance alors respectivement Patrick Zoundi et Ahmed Touré de El Gouna FC d’Egypte. Ces deux ne pourront pas faire mieux. Pire, Patrick Zoundi retrouve le banc de touche sur blessure après 33 mn de jeu. Il est remplacé par Aboubacar Ouattara qui ne s’est pas retrouvé dans ce match.
Les quelques dribbles réussis de Jonathan Pitroipa devaient aider les Etalons à remettre les pendules à l’heure mais, le péché mignon des joueurs burkinabè est encore étalé sur le gazon de Bangui : la finition. Comme les Etalons n’arrivent pas à inquiéter les Fauves, ces derniers avec rage et détermination cherchent à tuer le match Par trois fois, les attaquants centrafricains se sont retrouvés nez-à-nez avec le portier burkinabè, Germain Sanou, mais la classe et la baraka de ce dernier ont permis à ses coéquipiers d’éviter le pire. C’est le cas de cette balle de Hilaire Momi enlevée par le pied gauche de Germain Sanou. On jouait la 79e mn. C’est à la 89e mn de jeu qu’Ahmed Touré avait le ballon de l’égalisation, suite à un joli centre de Mohamed Koffi, centre venu de la droite vers la gauche.
Le mollet d’Ahmed ne pouvait inquiéter le portier Geoffroy. Le score en restera là. Pourtant en fin de deuxième période de jeu les Etalons ont bien inquiété l’adversaire. Malheureusement, la combattivité des Etalons n’a pas été à la hauteur des attentes. Le cœur et l’esprit de sacrifice n’étaient pas visibles. Pourtant, les Etalons avaient des arguments pour venir à bout de cette équipe centrafricaine. Bien que ce score de 1-0 soit un score-piège pour les Etalons, ces derniers promettent de se battre le 13 octobre prochain pour arracher la précieuse qualification. On peut bien les croire, surtout que des renforts sont annoncés pour le match retour. Les fauves sont sortis victorieux grâce à leur détermination et surtout grâce au soutien de son fervent public.
Alexandre Le Grand ROUAMBA (Envoyé spécial à Bangui)