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Enrôlement biométrique à Ouaga : Difficile travail pour des agents enrôleurs
Publié le vendredi 3 aout 2012   |  LeFasso.net


Des
© LeFasso.net par DR
Des Agents de l`Enrôlement biométrique à Ouaga


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Depuis le 27 juillet 2012, Ouagadougou vit au rythme de l’enrôlement biométrique. À l’école de la cité, au quartier Tampouy, les difficultés sont permanentes. Vivre une journée sans panne technique relève du miracle. Jouir de sa pause est quasi impossible et faire avec l’intolérance de certaines populations, une nécessité. Mais pour les opérateurs de kits, le jeu en vaut la chandelle.

Tampouy au nord de Ouagadougou, l’école de la cité. En ce mois d’août, mois de vacances, l’école connaît une ambiance inhabituelle. Débout, dans la classe de CP1, Mahamadi Rouamba opérateur d’enrôlement ne fait pas la classe à l’assistance devant comme on pourrait le croire. Devant son matériel d’enrôlement Mahamadi Rouamba, en compagnie de son aide, enrôle hommes, femmes, vieux, moins vieux présents dans la salle. Une pile de Cartes Nationales d’Identités Burkinabè (CNIB) devant lui, Assami Zoungrana aide opérateur, enregistre les noms et confie frénétiquement « en tout cas, il y a de l’affluence », « il ya de l’affluence ».

En moins d’une semaine, ils ont dépassé le pallier préconisé pour un bureau d’enrôlement qui est de 500 inscrits. Ce jour, 2 août 2012 à 9 h 30 mn du matin, ils en étaient à 807. Ce travail d’enrôlement biométrique à eux confié, ils l’abattent admirablement. Pourtant, ce ne sont pas les difficultés qui manquent. Tous les jours de 08 h à 18 h, ils sont sur le qui- vive malgré les pannes techniques très fréquentes. Si ce n’est pas le webcam qui ne marche pas, c’est le scanner ou l’imprimante ou encore carrément tout l’ordinateur. Mahamadi Rouamba confie : « depuis le premier jour, on a lancé un appel. Les appareils déconnent ». Sans succès. Ils font avec les moyens du bord surtout que l’équipe de dépannage n’est pas très réactive. « Quant tu appelles pour un dépannage, on te dit d’attendre, d’attendre » s’exclame Assami Zoungrana.

Les deux compères en ont vu d’autres. Pour avoir fait des trajets de 40 Km à dos d’âne à Gorom Gorom, pour avoir réussi à enrôler des jeunes burkinabé qui se croyaient plus Ghanéens à Gaoua. Mais à Ouagadougou, l’intolérance des populations, plus que tout autre chose, les exaspère. Ils racontent qu’ils ont été pris à partie par un mécanicien parce que l’operateur d’enrôlement à fait un retard de quelques minutes. « On travaille de 08h à 18h sans respecter notre pause de 2 heures, fixées normalement de 12 h à 14h. Et à 18h quand on veut arrêter, c’est la bagarre » déclare, dépité, l’operateur d’enrôlement.

Et son aide de renchérir « les gens pensent que nous ne nous fatiguons pas parce que nous travaillons avec l’ordinateur ». Les opérateurs se fatiguent mais au mépris de l’évidence : un travailleur surmené ou fatigue n’est pas rentable et s’expose plus aux fautes, les populations leur mettent la pression. Par respect pour les ainés, le plus souvent Ils cèdent le plus souvent. Si ce n’est pas les horaires qui ne conviennent pas, ce sont les photos qu’ils trouvent floues. « Ils disent que nous déformons leur visage » affirme encore Mahamadi Rouamba. De l’avis de Mahamadi Kané, agent de commerce venu pour s’enrôler, il ya partout des brebis galeuses et ce sont généralement elles qui réagissent de la sorte.

Il assure être très compréhensible, lui : « je suis venu ici hier soir, et on m’a dit que je ne pouvais pas être enrôlé avant 18h. J’ai dit d’accord et je suis revenu ce matin pour me faire enrôler tranquillement » confie t-il fièrement. Pour sa part, Bibata Nana, ménagère, exhorte les populations à venir s’enrôler dans le civisme et le respect de l’autre.

Quant aux agents enrôleurs, ils tiennent bon par devoir d’engagement envers la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). Débutée le 1er juin dernier à Banfora dans les Cascades, l’opération d’enrôlement biométrique, en vue des élections couplées Législatives-Municipales du 2 décembre 2012, est dans sa phase finale. A Ouagadougou, elle a débutée le 27 juillet et se poursuit jusqu’au 12 août 2012.

Aminata OUEDRAOGO (Stagiaire)

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