Ouagadougou - Le Mouvement citoyen pour une éthique républicaine (MOCER) a appelé vendredi à Ouagadougou, le gouvernement de la Transition à mieux encadrer les activités des organisations de la société civile (OSC), fer de lance de la révolte populaire qui a chassé Blaise Compaoré du pouvoir en fin octobre dernier.
«Depuis l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre, le Mouvement citoyen pour une éthique républicaine (MOCER) observe une tentative de montée en puissance et des interventions hasardeuses de certaines des organisations de la société civile (OSC)», a dénoncé vendredi son président Kassoum Ouattara, lors d’un point de presse.
Estimant que «certaines OSC se prennent pour des stars et de ce fait ne respectent plus leurs objectifs préalables», M. Ouattara a demandé au ministère en charge de l’Administration territoriale, «de prendre ses responsabilités quant au respect strict du domaine d’activités de ces organisations».
Le président Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 1987, a été chassé en fin octobre par une insurrection populaire, canalisée par l’opposition politique et plusieurs OSC.
Son départ précipité faisant place à une période de Transition, la cohorte d’organisation de la société civile s’est scindée en deux groupes. Certains, soutenant les nouvelles autorités, les autres les critiquant de mauvaise gestion.
Jeudi, lors d’une conférence de presse, une coordination des organisations de la société civile réclamant 32 associations en son sein, a donné un ultimatum de 15 jours à la Transition, pour «instruire l’ensemble des crimes de sang et crimes économiques», qu’aurait commis l’ancien régime, faute de quoi, elle demandera leur démission.
«Si les OSC ont été des acteurs de changement, certaines peuvent être à l’origine de troubles», a averti Kassoum Ouattara.
Des élections couplées présidentielle et législative (11 octobre 2015) et des municipales (31 janvier 2015), devront mettre fin à la Transition. Cependant l’annonce de la candidature d’officiers, jugés proches de Blaise Compaoré, agite la classe politique et la société civile.
M. Ouattara a expliqué que « depuis 1966, ce sont les mêmes politiciens qui ont accompagné les militaires » précisant que, « tous les présidents militaires (6/8) que le pays a connus ont été modelés par ces mêmes politiques ».
«Au lieu de diaboliser la tenue (militaire), nous préférons une classe politique morale, citoyenne, républicaine et consciente de l’éveil et du devenir du citoyen», a-t-il plaidé.
Se prononçant sur l’arrestation (puis l’expulsion) d’un activiste burkinabè en RD Congo, accusé par Kinshasa de vouloir exporter la révolution d’octobre dans ce pays en proie à une crise similaire, le MOCER a salué son « combat pour une jeunesse citoyenne et responsable».
Cependant, Kassoum Ouattara a indiqué que « le partage d’expériences est certes bien pour une Afrique plus démocratique et plus libre, mais le faire avec la complicité des autorités est encore mieux ».
« Il nous appartient, au regarde de notre engagement d’être davantage plus prudents et vigilants», a-t-il recommandé.
Agence d’information du Burkina
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