Ouagadougou – Les leaders du mouvement burkinabè "Balai citoyen", dont un membre a été arrêté en République Démocratique du Congo (RDC), puis finalement expulsé, ont affiché vendredi à Ouagadougou, leur détermination à poursuivre une lutte " transfrontalière" pour la liberté démocratique.
Le mouvement "Balai Citoyen" dit ne pas avoir de limites. "Nous sommes à Paris, New York. Nous irons partout où nous pouvons aider à améliorer la démocratie", a déclaré un de ses porte-parole, l’artiste musicien, Serges Bambara, alias Smokey.
M. Bambara s’exprimait lors d’une conférence de presse à Ouagadougou, au lendemain de l’arrivée de leur camarade Sibiri Ouédraogo, qui avait été arrêté dimanche à Kinshasa en compagnie de militants sénégalais et congolais alors qu’ils participaient à une rencontre destinée à sensibiliser la jeunesse congolaise sur les questions de gouvernance et de démocratie.
"Nous sommes en train de tendre vers un panafricanisme. Partout où il y a nécessité de se regrouper pacifiquement, nous y serons", a-t-il ajouté.
Le gouvernement de la RDC qui fait face aux contestations des populations face à sa volonté de modifier la constitution, avait expulsé mercredi soir l’activiste burkinabè, ainsi que les trois militants sénégalais arrêtés avec lui, sous pression de la communauté internationale et des gouvernements burkinabè et sénégalais.
Le "Balai citoyen" est un mouvement de jeunesse qui a pesé lourd dans la chute de Blaise Compaoré, en octobre 2014, alors qu’il cherchait à modifier la constitution pour briguer un nouveau mandat. "Lors de mes interventions à cette rencontre, je faisais une démonstration de comment lutter sans casser, sans violence (…) j’ai été applaudi", a révélé M. Ouédraogo.
"Grâce à vous, nous sommes libres et chacun a retrouvé sa famille", a-t-il ajouté avant de s’offusquer contre le gouvernement congolais, notamment son ministre en charge de la Communication qui les accusait de préparer des "actes de violence".
"Nous sommes déçus du porte-parole du gouvernement d’un pays où les populations ont envie d’aller de l’avant. Ce gouvernement a des comportements de voyou", s’est enflammé l’activiste.
Toutefois, M. Ouédraogo a confié ne pas faire l’objet de violence corporelle en prison. "La prison était propre. On ne nous a pas bastonnés. J’étais logé dans une prison avec 17 personnes et on dormait à deux sur le même lit", a-t-il expliqué.
Agence d’Information du Burkina
ndt