L’étau se resserre un peu plus sur les groupes islamistes armés qui contrôlent le nord-Mali, et les rangs se fissurent à Ansar Dine. Alors que la bataille fait rage, l’un des leaders influents de ce mouvement, Algabas Ag Intalla quitte le groupe islamiste avec armes et bagages et crée une dissidence. Mieux, il constitue avec ses affidés, le Mouvement islamique de l’Azawad (MIA) et provoque la surprise en renonçant non seulement à la guerre, mais s’engage même à combattre les islamistes aux côtés de l’armée malienne. Trop beau pour être vrai!
Difficile de croire en la bonne foi de ce chef de guerre qui a déjà trahi une fois en renonçant à l’engagement qu’il avait pris quelques semaines plus tôt au près du médiateur de la Cedeao à Ouagadougou. En effet, il faisait partie des islamistes qui ont opté tout récemment pour une solution négociée de la crise malienne avant d’aller ouvrir le feu quelques jours plus tard à Konnan. Rien que pour ce double jeu, on devrait se méfier de la spectaculaire métamorphose d’Algabas Ag Intalla et les siens. La solution négociée ainsi que l’arrêt des hostilités qu’ils implorent aujourd’hui s’apparente, à s’y méprendre, à une ruse d’islamistes acculés qui veulent gagner du temps.
Mais la Cedeao ne doit pas non plus jeter le bébé et l’eau du bain. Car, une chose est sûre, la guerre finira toujours autour d’une table de négociation. Il faudrait peut-être mieux se mettre maintenant sous l’arbre à palabres avec ceux qui y sont disposés plutôt que d’attendre une radicalisation des positions. Même s’il faut rester prudent avec la dissidence du Mouvement islamique de l’Azawad, il ne faut pas rejeter la main tendue d’Algabas Ag Intalla, mais lui donner l’occasion de prouver sa bonne foi.
