La guerre au Mali sera, sans conteste, un des sujets-phares du 20e sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine, prévu les 27 et 28 janvier 2013, au siège de l’institution, à Addis-Abeba (Ethiopie).
Initialement prévu pour préparer le cinquantenaire de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA), devenue entre-temps, Union africaine (UA), ce 20e sommet devra se pencher, comme à l’accoutumée, sur des questions politiques. Et la guerre au Mali va y figurer en bonne place. Actualité oblige, la crise malienne va s’inviter à ce sommet, affirme une source diplomatique à Addis-Abeda. En effet, il est prévu, le 25 janvier 2013, une réunion du Conseil de paix et de sécurité sur la situation au Mali. Une conférence des donateurs se tiendra le 29 janvier. Ce sont des points qui ont été greffés à l’ordre du jour du sommet des chefs d’Etat à « la dernière minute », d’après les diplomates.
La médiation assurée par le président du Faso, Blaise Compaoré, a accompli « un travail formidable ayant permis le fonctionnement des institutions », selon les mots de l’ambassadrice burkinabè basée à Addis- Abeba, Mme Minata Samaté. « Son rôle est reconnu et apprécié ici », a poursuivi la diplomate. L’inconnue dans la question malienne est qu’on ne sait pas ce que l’UA va décider à ce sujet. Car l’Union africaine a certes apprécié les frappes, mais « sans trop de commentaires ». D’autant plus qu’à quelques jours de l’ouverture du sommet, le président égyptien, Mohamed Morsi, s’est dit opposé à l’intervention militaire au Mali. Dans ce contexte, il est probable que les débats soient tendus entre les pros et les anti-interventionnistes.
Les ambassadeurs ont ouvert le bal par la conférence du comité des représentants permanents de l’UA qui a clos ses travaux, ce mercredi 22 janvier. Leur rencontre a examiné les points inscrits à l’ordre du jour du sommet. Ils ont surtout débattu des rapports des sous-comités consultatifs sur les questions budgétaires, administratives et financières.
Le rapport d’étape du projet de plan stratégique 2014-2017 de la Commission de l’UA, celui du Nepad (le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique), le Fonds spécial d’urgence pour la sécheresse et la famine en Afrique et l’accord de siège ont été également passés en revue. Enfin, les diplomates ont échangé sur les modalités d’élection des membres de la commission, tout en examinant les documents de travail et les projets de décision en préparation de la 22e session du conseil exécutif. Ces divers dossiers seront soumis, à leur tour, à l’approbation des ministres des Affaires étrangères. Leur session s’ouvre ce jeudi, suivi au sommet proprement dit, à partir du samedi 27 janvier 2013.
Habituellement, le sommet du mois de janvier était consacré aux questions de fonctionnement de l’UA. Mais de plus en plus, ce volet est relégué au second plan par l’examen des crises politiques, des conflits et des questions économiques et sociales auxquelles le continent est soumis. Même si d’une manière générale, ce sommet n’a pas d’enjeux comme celui de 2012, marqué par le duel pour la succession du Gabonais, Jean Ping, il n’en demeure pas moins que le Mali, le conflit latent entre le Soudan et son voisin du Sud, la rébellion en République Centrafricaine, constituent autant de questions politiques qui vont retenir l’attention.
Selon toute vraisemblance, l’actuel Premier ministre éthiopien, Hailemariam Desalegn, devrait succéder au Béninois Yayi Boni, à la tête de l’organisation panafricaine. Mieux, c’est l’Ethiopie qui abritera, en mai prochain, les festivités marquant le cinquantenaire de l’institution, en qualité de pays membre.
Saturnin N. COULIBALY
envoyé spécial à Addis-Abeba