À l’heure d’un grand évènement comme la CAN, s’annoncent, les populations de nos cités sont en alerte. Des gargotes, des concessions familiales, des salles de projections, fusent des commentaires de toutes sortes. Très emportés par la fièvre de leur passion commune, certains téléspectateurs peuvent parfois en venir aux mains.
Lorsque l’équipe nationale de football de notre pays s’engage dans une compétition comme la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), les avis de ces téléspectateurs sont partagés, et parfois très divergents. Les uns et les autres font des commentaires liés aux antécédents produits par notre Onze National. A entendre certaines interventions, l’on croirait que certaines personnes n’élèveront plus jamais la voix pour soutenir nos footballeurs. « Supporter les Etalons, c’est s’exposer à une crise cardiaque », lancent certains. Un jeune humoriste est allé plus loin : « Lorsque les Etalons jouent, il faut prendre un comprimé de paracétamol. Quand tu entendras « but ! », avale toute la plaquette, parce que, soit l’adversaire a marqué, soit un joueur des Étalons a fait un auto-goal. »
Pour ce énième match contre le Nigeria, certains citoyens burkinabè se sont permis de parier sur la défaite des Étalons vu la physionomie de l’équipe elle-même. L’issu du match leur a donné tord. Score final : un match nul de un but partout, ce, grâce à la combativité des éléments de Paul Put, notre entraîneur.
Malgré le désaveu d’une certaine catégorie de la population, un grand nombre de supporters de notre équipe nationale sont toujours au bon soin de nos joueurs, souvent par résignation. « Qu’allons-nous faire, si ce n’est que les bénir ? Ils nous représentent tous. » Cependant, cet acte de soutien aux Etalons, un grand nombre le fait par patriotisme. Le cas le plus probant est celui de Noufou Ouédraogo, cet homme dont la silhouette écume nos stades quand notre Onze National croise les crampons avec d’autres équipes et qui a eu l’audace de créer un centre de formation aux métiers du football, pour assurer la relève.
Grâce à ceux-là, le drapeau national continuera de flotter quand les grands rendez-vous continentaux et internationaux s’annonceront. Mais, il revient aussi aux Etalons de « mouiller le maillot » et de se discipliner. Même s’ils ne peuvent pas proposer du « football champagne » à leurs supporters, qu’ils leur donnent aussi l’envie de rêver. Cela passe par la stabilité même des joueurs au cours des matchs.