Les cérémonies de présentation de vœux dans l’administration publique ont repris de plus belle. Ce après le décret interdisant la présentation de vœux en grande pompe. On constate de plus en plus des dérives pendant ces cérémonies. Le volume du repas dépasse souvent de loin le nombre des convives. Si bien que le repas reste à suffisance après que les gens se seraient servis à satiété. Que devient la sobriété à laquelle tenait tant le Premier ministre, Tertius Zongo, à l’époque ? La mesure a-t-elle été levée ou pas ? Si l’on suppose que la mesure a été prise dans un contexte de crise, est-ce que le Burkina se porte mieux aujourd’hui ? On a l’impression que l’administration burkinabè n’est pas une continuité. Sinon, comment comprendre qu’une chose qui a été interdite par un décret ne soit pas rétablie par un autre décret ? Au moins, le parallélisme des formes voudrait qu’un nouveau décret vienne annuler le précédent. Parallélisme des formes ou pas, pour certaines personnes, si les cérémonies de présentations de vœux doivent être sobres, il vaut mieux ne pas les organiser parce qu’elles n’en tireront aucun profit. Elles usent alors de tous les subterfuges pour contourner l’interdiction. Il y a aussi cette race de personnes qui voient tout en nourriture pendant ces moments de retrouvailles et de communion. A peine si elles écoutent les discours prononcés par les uns et les autres à cette occasion. Ce qui est déplorable. Et ce n’est d’ailleurs pas le seul cas regrettable. Les cérémonies de présentation de vœux sont souvent sources de discorde entre ceux qui gèrent les fonds, parce qu’à cet effet, chacun d’eux veut se tailler la part du lion. Si fait que les factures grimpent à une vitesse exponentielle. Ceci n’aurait pas posé problème si la facture était prise en charge par le ministre de chaque département. Mais si c’est l’argent du contribuable, alors, que l’Autorité supérieure de contrôle de l’Etat (ASCE) intervienne pour dénicher les failles de ces factures qui n’ont rien de sobre. Pour finir, l’on se demande ce que valent ces présentations de vœux qui, au lieu de raffermir les liens entre les agents, contribuent à les diviser. Pourtant, les présentations de vœux ne sont pas mauvaises en soi. Seulement, le maître-mot doit être la transparence. Sinon, les présentations de vœux dans un service ne sont pas inutiles. En ce sens qu’elles permettent de créer une certaine solidarité entre les agents. Aussi permettent-elles, au moins une fois dans l’année, de fraterniser autour d’un pot, hors du cadre du travail, dans une ambiance conviviale et collégiale. Alors travaillons à ne pas enlever à ces présentations de vœux traditionnelles le sens noble qu’elles renferment.