Le gouvernement du Burkina Faso, critiqué pour un bilan jugé timoré après quatre mois au pouvoir, a annoncé lundi l'investissement de près de 40 millions d'euros dans l'enseignement, l'emploi et la santé, trois secteurs en berne dans ce pays sahélien pauvre.
Ce "programme économique d'urgence", réalisé "en dépit d'un contexte d'austérité budgétaire", met l'accent sur "le soutien aux initiatives des jeunes et des femmes" et "le renforcement des infrastructures éducatives et sanitaires", a indiqué le gouvernement à l'issue d'un Conseil des ministres extraordinaire.
D'un coût global de 25 milliards de francs CFA (environ 38 millions d'euros), un montant important vu les maigres possibilités de l'Etat burkinabè - environ 1.500 milliards de FCFA de budget pour 2015, 2,3 milliards d'euros - il sera financé grâce à la réduction du train de vie de l'Etat, d'après un communiqué.
Les ministres et autres fonctionnaires voyageront désormais en classe économique, les missions à l'étranger seront réduites et les cocktails supprimés lors de certaines cérémonies, énumère ce texte.
Ce programme vise à créer près de 30.000 emplois au Burkina, où le chômage et l'absence de perspectives ont constitué des moteurs importants de l'insurrection populaire qui a renversé fin octobre le président Blaise Compaoré, également vilipendé pour son népotisme et la mainmise de son clan sur les richesses nationales.
Le gouvernement qui lui a succédé est accusé d'immobilisme par la jeunesse burkinabè. Plus de 60% des habitants de ce pays pauvre d'Afrique de l'ouest ont moins de 25 ans. Près de la moitié de la population vit avec moins d'un dollar par jour.
Les ministres ont également annoncé la construction de 75 écoles et de 80 centres de santé.
Le Burkina Faso est dirigé par un ex-diplomate, le président Michel Kafando, et un lieutenant-colonel, le Premier ministre Isaac Zida, numéro 2 de la garde présidentielle sous l'ancien régime.
Ceux-ci doivent céder le pouvoir à l'issue d'élections présidentielle et législatives prévues le 11 octobre.