Pour affronter son procès, OBOUF qui s’est séparé de ses avocats de la première heure, a désormais pour conseil le cabinet de Me Antoinette Ouédraogo, ancien bâtonnier de l’ordre des avocats du Burkina Faso.
Et tous ceux qui étaient pressés d’assister à cette audience de cette affaire des canettes périmées devront patienter encore une semaine.
En effet, initialement prévu pour ce matin 17 mars 2015 au Tribunal de grande instance (TGI) de Ouagadougou le jugement a finalement été reporté au mardi 24 mars prochain au palais de Justice de la capitale. La raison : une grève des agents de la justice et des greffiers, qui a débuté hier et prend fin le 20 mars.
Les grévistes, dans une lettre adressée au président du Faso, exigent l’adoption des décrets d’application de la loi n°054-2012/AN du 18 décembre 2012 portant statut du personnel du corps des greffiers que sont les décrets portant grille indemnitaire et classement indiciaire.
En rappel, c’est le 19 février dernier que la police a fait une descente dans un entrepôt du Groupe OBOUF et mis fin à une opération de falsification des dates de péremption de canettes périmées. Treize personnes, dont Boureima Ouédraogo, P-DG du Groupe OBOUF, ont été interpellées et écrouées à la MACO.
Les avocats des prévenus avaient demandé une transaction, c’est-à-dire le paiement d’une amende contre l’abandon des poursuites. Le ministère du commerçant a rejeté l’offre et préféré qu’OBOUF et ses 12 apôtres se présentent devant le juge.
Rendez-vous donc le 24 mars prochain pour un procès qui s’annonce palpitant.
Procès du Groupe OBOUF
Une autre charge venue de SIBEA
Les travailleurs de la Société industrielle burkinabè d’épices et d’aliments (SIBEA) demandent la suspension immédiate de la commercialisation de la marque de bouillon de cuisine JUMBO par le Groupe OBOUF et la restitution de la licence à la SIBEA. A travers une conférence de presse le lundi 16 mars 2015 à Ouagadougou, ils ont manifesté leur refus de la distribution actuelle de JUMBO qui a mis en péril plus de 500 emplois.
Alors que doit s’ouvrir son procès aujourd’hui mardi 17 mars pour «les chefs d’accusation de « tromperie de consommateurs» ; provocation de l’emploi à la falsification d’appareil propre à la falsification et de complicité », Boureima Ouédraogo, P-DG du groupe OBOUF, a dû tendre l’oreille sur un autre front.
En effet, suite à des difficultés financières, SIBEA a perdu la licence de la représentation de la marque JUMBO auprès de la société espagnole Preparados Alimentacios S.A (PASA) au profit de l’Entreprise commerciale du Faso (ECF) en 2011. Pendant que les procédures judiciaires étaient en cours pour régler la question, le Groupe OBOUF obtint la reprise des activités commerciales au nom de PASA au Burkina Faso. Pour les travailleurs de SIBEA, «en acceptant de prendre la distribution de JUMBO au Burkina et connaissant bien les problèmes entre la SIBEA et PASA, il a mis en péril plus de 200 employés et par extension 500 travailleurs ».
Pour eux, l’affaire des canettes périmées est une opportunité pour porter à nouveau leurs préoccupations à l’opinion, notamment sur la qualité des bouillons de cuisine actuellement sur le marché. « Nous doutons fort que ces dates de péremption ne soient pas falsifiées comme les canettes puisqu’il dispose d’un dateur dans son magasin qui n’est pas une usine », a indiqué leur représentant, Rasmané Ouédraogo.
Pour lui et ses camarades, la revendication est claire : « Nous, les travailleurs de la SIBEA, demandons avec fermeté au gouvernement de la Transition et à la Justice burkinabè de prendre leurs responsabilités pour la suspension immédiate de la commercialisation du JUMBO via le Groupe OBOUF afin que la licence soit restituée à la SIBEA et que les travailleurs retrouvent leur emploi ».
Moumouni Simporé