Le président du Faso, Michel Kafando, s’est entretenu, le mardi 10 mars 2015 au Palais de Kosyam à Ouagadougou, avec une délégation d’organisations de la société civile. Le fonctionnement de la Transition a alimenté les échanges.
Des organisations de la société civile (SC) sont préoccupées par le fonctionnement de la Transition. C’est le sens du déplacement de la délégation d’un regroupement de 40 OSC, conduite par Me Guy Hervé Kam du mouvement Le Balai citoyen, le mardi 10 mars 2015 au Palais de Kosyam. Sur place, les discussions, de plus d’une heure et demie, avec le chef de l’Etat ont porté sur le fonctionnement de la Transition. «Nous avons été reçus par le président du Faso pour échanger sur les questions essentielles à la bonne marche de la Transition. Il s’agit de la démilitarisation de la politique, des crimes politiques, économiques et de sang restés impunis et la question de l’hommage et de la justice pour les martyrs», a rapporté Me Kam devant la presse. Il a précisé en outre : «Les échanges ont également porté sur la clarification du statut de l’ancien président Blaise Compaoré en Côte d’Ivoire et de la question des menaces, qui pèsent sur des leaders politiques, des militants et responsables de la société civile». Les messagers du regroupement d’OSC ont-ils trouvé une oreille attentive auprès du locataire du palais de Kosyam ? «Nous avons eu une oreille très attentive, c'est pourquoi les échanges ont duré plus d’une heure et demie. Nous avons eu aussi une convergence de vues sur quelques questions», a répliqué l’avocat Kam. Celui-ci a été du reste interpellé sur certains aspects de ces propos, notamment les menaces planant sur des leaders politiques et de la société civile ? Le porte-voix du regroupement ne s’est pas attardé sur cette question, préférant renvoyer les journalistes à une prochaine conférence de presse. Les journalistes ont insisté sur la notion de clarification du statut de l’ancien président Blaise Compaoré. «Nous avons demandé la clarification du statut du président Blaise Compaoré, et cela participe de la préservation des bonnes relations entre les Etats. Vous savez bien que Blaise Compaoré n’est pas un simple étranger vivant en Côte d’Ivoire, c’est un ancien président. Des personnes de ce genre ont-elles le droit de s’intéresser aux questions politiques ?» S’est-il interrogé. Il s’est même montré catégorique : «C’est la réponse à cette question que nous voulons, car le président Compaoré a reçu des hommes politiques». La presse a voulu aussi avoir l’appréciation du regroupement d’OSC sur la perturbation, le 9 mars 2015 à Abidjan, du discours du ministre en charge de l’Administration territoriale par des compatriotes remontés, lors d’une rencontre sur la vie de la nation. Là-dessus, Me Kam s’est montré prudent. «Nous sommes en train de recevoir des informations de la part des organisations de la société civile présentes en Côte d’Ivoire, donc c’est encore prématuré pour nous de nous prononcer sur le sujet», a-t-il indiqué.
Kader Patrick KARANTAO