Alors que le Fespaco et ses traditionnelles bousculades viennent de s'achever, les salles obscures du Burkina continuent d'attirer les mordus du septième art.
Éviterait-on, cette année, les traditionnelles bousculades accompagnant certaines projections au Burkina et au Neerwaya, les deux principales salles de Ouagadougou ? La menace Ebola, les lendemains compliqués d'une fin de régime, tout laissait supposer que l'on assisterait à un Fespaco "allégé". Il n'en fut rien, notamment lors des séances consacrées à Timbuktu, à L'OEil du cyclone et à Cellule 512, à savoir le film événement du festival et les deux longs-métrages burkinabè en sélection.
Pour Rodrigue Kaboré, le responsable des deux salles, "Si les professionnels - cinéastes, comédiens, organisateurs de festival, journalistes - sont venus aussi nombreux que d'habitude, le Fespaco 2015 a enregistré une fréquentation légèrement moindre, en raison d'une certaine défection des cinéphiles." En ces temps difficiles, nombre de ceux qui se procuraient d'habitude le passe à 25 000 F CFA (38 euros) permettant d'assister à toutes les séances se sont contentés d'acheter des billets à 1 000 F CFA pour choisir les films qu'ils tenaient à voir.
Cela ne pouvait néanmoins suffire pour mettre fin aux prises d'assaut des projections les plus courues. Même si, vu l'importance des mesures de sécurité prises cette année par les autorités, plus pointilleuses encore que celles pourtant réputées du Festival de Cannes, les cohues ont été bien maîtrisées.
Au total, on peut supposer que, rien qu'au Burkina (600 places) et au Neerwaya (un peu plus de 1 000 places), alors que bien d'autres salles plus modestes projetaient aussi des films retenus par le festival, le score très satisfaisant de 50 000 entrées a été atteint en une semaine grâce aux sept projections quotidiennes, de 8 heures le matin jusqu'à 22 h 30 le soir.
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