ABIDJAN - Le président ivoirien, Alassane Ouattara, président en exercice de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO), a appelé samedi à Abidjan, en Côte d'Ivoire, l'Onu à mettre "rapidement" en place un "fonds d'affectation spécial" en faveur de l'intervention militaire au Mali pour accélérer le déploiement de la force africaine.
"Nous exhortons le secrétaire général de l'Onu et le Conseil de sécurité a adopté rapidement le paquet logistique financé par les Nations unies et à mettre en place le fonds d'affectation spécial", a déclaré Alassane Ouattara à l'ouverture d'une réunion "d'urgence " des chefs d'Etat et de gouvernement de la CEDEAO.
La Résolution 2085 autorisant l'intervention internationale au Mali demande à l'Onu de créer un fonds d'affectation spéciale auquel les Etats membres devront verser des contributions destinées à la Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine (Misma), à la formation et à l'équipement de l'armée malienne.
Pour Alassane Ouattara, le "fonds d'affectation spécial" devrait permettre d'"accélérer" le déploiement de la force africaine et la mise en place de la Misma.
Le président de la CEDEAO a appelé l'Union africaine, la CEDEAO et l'Onu à organiser une "conférence des donateurs" pour mobiliser les ressources nécessaires au déploiement de la force africaine.
"L'heure a sonné pour un engagement plus large, pour que se noue une solidarité autour de la France et de l'Afrique", a indiqué Alassane Ouattara.
"Le moment est venu pour la CEDEAO et la communauté internationale d'assurer la présence et l'opérationnalité de la Misma", a-t-il ajouté.
La CEDEAO doit déployer, aux côtés de la France déjà engagée sur le terrain, un contingent de 3 300 hommes pour combattre les groupes terroristes qui occupent le Nord Mali et rétablir l'intégrité territoriale du pays.
"Nous ne devons pas faillir à nos engagements", a dit M. Ouattara, appelant à "aller au-delà de l'effectif" annoncé.
Il a demandé à l'UA et à l'Onu de susciter "l'implication" de tous les pays dans les opérations au Mali, notamment les pays du champ (Mauritanie et Algérie) pour "éviter tout repli des terroristes".
Invité à la réunion "d'urgence", le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a réaffirmé le soutien de son pays au Mali "par respect de la légalité internationale, de l'Afrique et par amitié".
"Le terrorisme n'a pas de frontière, il fallait éviter pour le Mali et la sous-région un avenir fait de violence et de terreur et c'était une question d'heure", a-t-il dit justifiant l'intervention de l'armée française.
"L'urgence est militaire et le déploiement de la Misma est la priorité", a dit encore Laurent Fabius, qui encourage les autres pays africains à "répondre à l'appel à l'aide du Mali".
Près de 1 700 militaires français, 2 500 à terme, sont engagés dans les combats au Mali.
Les premiers éléments de la force africaine, un contingent de militaires togolais et nigérians d'une centaine d'éléments, sont arrivés à Bamako jeudi.