Ouagadougou le 16 Mars 2015 (AIB)-Ambassadrice dévouée de la culture africaine en France, la Burkinabè Aminata Sanou réunira pour la quatrième année consécutive, des artistes de divers horizons à travers son festival Tamadi’Arts, prévu du 10 au 19 avril 2015 à Carvin (Lille).
Professeur de danse africaine, installée depuis 2009 à Carvin (Nord de la France à 16,5 km de Lille), Aminata Sanou se présente comme une porte-parole d’un continent méconnu en Occident.
«A Carvin, quand on parle de l’Afrique, la population ne voit que de petits enfants qui sont malades, la guerre, la famine mais jamais la joie. Jusqu’à présentnotre culture n’est pas développée donc nous nous battons pour sa promotion et pour donner une autre image de l’Afrique» explique-t-elle.
Issue d'une lignée maternelle de griots et de la caste des forgerons de par son père, Aminata Sanou est née et a grandi à Bobo-Dioulasso, capitale économique et carrefour culturel du Burkina Faso.
Ce métissage lui a permis très tôt d’appréhender la diversité de la culture mandingue.
Elle apprend notamment la danse traditionnelle dès son plus jeune âge lors des cérémonies de mariages et de baptêmes et côtoie les grandes figures de la danse et de la musique du terroir.
Plus tard Aminata Sanou intégra la compagnie Tamadia de son grand frère Aguibou Bougobaly Sanou, où elle développa ses talents de danseuse moderne et traditionnelle.
Les efforts de Aminata Sanou lui ont permis de décrocher une bourse du ministère français de la Culture pour se former sur la ‘‘profession Artiste’’ au Centre national de la danse de Paris.
Elle a également été lauréate en 2011 du Programme visa pour la création de l’Institut Français.
La même année, Aminata Sanou crée la Compagnie Aminata Sanou-Tamadia-International afin de valoriser et de promouvoir les cultures africaine, afro-brésilienne et afro contemporaine autour de la danse, du conte, du théâtre et de la capoeira (danse brésilienne).
Depuis 2012, elle organise le festival Tamadi’Arts dont la quatrième édition est prévue du 10 au 19 avril 2015, avec comme budget prévisionnel 26000 euros (près de 17 millions de FCFA).
Le festival est marqué par les danses multiculturelles (contemporaines, traditionnelles, hip hop, afro jazz), le théâtre, les contes, l’art culinaire, l’art vestimentaire, les parades et les flashs modes.
«Pour cette édition, nous attendons une dizaine de compagnies, une vingtaine d’artistes du monde entier. La particularité, cette année, c’est qu’il y a cinq villes environnantes qui vont recevoir le festival en plus de Carvin» a-t-elle expliqué.
Les artistes viendront de plusieurs pays européens et africains: le Mexique, l’Italie, la Suisse, l’Allemagne, le Burkina Faso, le Congo et la Côte d’Ivoire.
Concernant le financement, l’artiste déclare que les deux premières éditions, ont été autofinancées. «On venait de démarrer et dans ces conditions, pour bénéficier de l’aide des gens, il faut être crédible, il faut faire ses preuves. Avec la compagnie, nous avons fait des contrats afin de financer le festival» précise-t-elle. Dès la troisième édition, ils ont bénéficié des soutiens des autorités de Carvin, de la région et des organismes privés.
Malheureusement précise-t-elle, le festival n’a pas encore bénéficié de l’accompagnement des autorités du Burkina Faso, et ce, malgré des dossiers déposés à l’ambassade du Burkina Faso en France.
Selon elle, le soutien peut être à plusieurs niveaux pas forcement financier.
Aminata Sanounourrit l’idée de voir son festival devenir encore plus professionnel et voyager à travers le monde, afin de valoriser davantage la culture africaine et burkinabè en particulier.
Wurotèda Ibrahima SANOU
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