Ils s’appellent Djibrill Bassolé, Jean-Baptiste Natama et Yacouba Ouedraogo. Cela fait déjà longtemps qu’ils ne portent plus la tenue d’officier en raison de leurs fonctions civiles, mais beaucoup s’interrogent si, sous le costume cravate, le militaire demeure. Au cours des deux derniers mois, ils ont tous trois créé leur parti politique, avec l’intention affichée de conquérir la présidence.
Le premier, 58 ans, a été promu général de gendarmerie il y a moins d’un an après avoir enchaîné les maroquins pendant quinze années sous le régime de Blaise Compaoré. Jusqu’à la chute de ce dernier, fin octobre 2014, il était son inamovible ministre des affaires étrangères depuis 2011. Il a mené les médiations burkinabés dans de nombreux pays de la sous-région, signe de la confiance que lui témoignait l’ex-chef de l’Etat.
Le deuxième est un colonel de 51 ans introduit dans les organisations internationales depuis les années 1990. En octobre 2012, il avait été propulsé comme directeur de cabinet de Nkosazana Dlamini-Zuma, présidente de la Commission de l’Union africaine. Depuis cette lointaine et confortable position d’Addis-Abeba, il ne cachait plus son ambition d’accomplir un destin national.
Le troisième, colonel également, était ministre des sports et des loisirs dans le dernier gouvernement de Compaoré. Parallèlement, il dirigeait depuis 2012 une association, le Burkina nouveau, érigée en partie dans la perspective de la présidentielle du 11 octobre 2015.
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