Les services de sécurité de la RDC ont procédé dimanche à l’arrestation de quatre membres des mouvements citoyens sénégalais "Y’en a marre" et burkinabè "Balai citoyen", qui participaient à une activité organisée à Kinshasa par le collectif congolais "Filimbi", entendez "sifflet" en swahili. Que leur reproche-t-on ?
À Kinshasa, la question d’un possible troisième mandat du président Joseph Kabila demeure un sujet sensible. "Décider d’en parler publiquement, c’est emprunter un terrain glissant", reconnaît un membre de la société civile kinoise. Fadel Barro, Aliou Sane, Malal Talla alias "Fou malade", trois leaders du mouvement citoyen sénégalais "Y’en a marre", et le reggaeman burkinabè Johann Oscibi de "Balai citoyen" en ont fait la mauvaise expérience, le dimanche 15 mars, dans la capitale congolaise.
"Filimbi", collectif illégal ?
Invités par leurs "frères" congolais du collectif "Filimbi" (traduisez "sifflet" en swahili, l’une des quatre langues nationales de la RDC), regroupant trois associations congolaises - Jeunesse pour une nouvelle société (JNS), Lutte pour le changement (Lucha) et Forum nationale de la jeunesse pour l’excellence (FNJE) – et qui se définit comme un "mouvement d’action civique", les activistes sénégalais et burkinabè sont arrivés vendredi à Kinshasa pour assister à une série de conférences et de panels consacrés à la démocratie et au respect des règles constitutionnelles.
Si l’un des membres de "Filimbi" s’était rendu à Dakar l’année dernière pour suivre des ateliers de formation avec "Y’en a marre", c’est en revanche la première fois que des membres du mouvement sénégalais se rendaient en RDC. Quant aux liens entre le "Balai citoyen" burkinabè et "Filimbi", ils remontent au mois de novembre dernier, juste après la chute de Blaise Compaoré. Opposés à un éventuel troisième mandat de Joseph Kabila, les activistes congolais s’étaient rapprochés de leurs homologues burkinabè qui venaient de faire tomber "Blaise".
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