« Dynamisation et réorganisation des structures dirigeantes du parti, une alternative pour un CDP plus conquérant ». C’est sous ce thème que la section Mouhoun du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) a tenu, le 14 mars 2015 à Dédougou, sa conférence provinciale. Malheureusement, les travaux qui avaient démarré dans une salle archi-comble de conférences de la direction régionale de l’Environnement, ont été interrompus. En dépit des accords de la location de la salle, responsables et militants du CDP ont été vidés de la salle par les maitres des lieux.
L’incident s’est produit juste après l’exécution de l’hymne du parti. Le Directeur provincial de l’environnement du Mouhoun, accompagné de trois autres forestiers, Boukary Ilboudo, demande aux responsables de la section provinciale du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) de libérer la salle, soutenant que les rencontres politiques dans un service administratif ne répondent pas à l’éthique. « Les rencontres politiques sont interdites dans notre salle », a-t-il soutenu avant d’affirmer qu’en tant que intérimaire du Directeur régional (DR), il n’a vu aucune demande de location de la salle. Chose que les organisateurs de la rencontre ont contesté. Cet incident est inexplicable, selon Ismaëla Kondé, secrétaire général de la section CDP Mouhoun. Preuve à l’appui, celui-ci a affirmé avoir rempli toutes les formalités nécessaires. « Nous avons fait la demande qui a été accordée et nous avons payé les frais de location de la salle. Je ne saurai expliquer cette situation. Nous ne prenons pas cela en mal, mais nous prenons acte de cette décision du directeur provincial de l’environnement ». Frustrés, certains militants n’ont pas manqué d’arguments pour qualifier l’incident. Ils ont jugé incompréhensible le comportement de l’intérimaire du DR.
La conférence transférée dans un domicile privé
Chacun y est allé de son propre commentaire. « C’est parce que la mobilisation était grande qu’on n’est venu nous obliger à vider la salle », a fulminé une militante. Et à un autre de renchérir : « A ce rythme, je vais arrêter de faire la politique. Je suis un prince et dans la tradition, on ne chasse pas un prince ». Une situation qui n’a émoussé outre mesure la détermination des responsables et militants qui se sont déportés au domicile de Youssouf Sangaré. Sous un soleil de plomb et malgré la chaleur caniculaire, responsables et militants du CDP ont échangé à bâtons rompus. Ismaëla Kondé, SG de la section CDP/Mouhoun a affirmé être conscient que son parti, après les événements des 30 et 31 octobre 2014, a pris un coup. Face à cette donne, le SG a confié qu’il était nécessaire de se réorganiser pour une nouvelle dynamique. La conférence provinciale constituait, a-t-il fait remarquer, une tribune des ambitions fixées. « Je crois que le message de cohésion, de paix pour le développement de notre pays que nous avons adressé à nos camarades est passé », a-t-il dit. Tous ou presque ont manifesté leur adhésion au CDP et leur disponibilité à relever tous les défis. « Nous sommes conscients qu’il y a des difficultés que nous sommes en train d’essayer de résoudre tant au plan interne qu’externe du parti. Nous sommes sur la voie d’une reconstruction de notre parti, et c’est pour cela que tous nos militants ont répondu à l’appel lancé par le secrétaire général de la province et tous les membres du bureau politique du conseil national sont là. C’est cela notre fierté aujourd’hui », a lancé Youssouf Sangaré, ancien ambassadeur du Burkina Faso en Libye. Ce dernier a expliqué que ce qui s’est passé est à mettre au compte de l’incompréhension avant de conclure en ces termes : « Nous continuons notre chemin pour la paix et le bonheur du peuple burkinabé. Nous souhaitons que la paix règne dans notre pays et que tous les enfants se redonnent la main dans la concorde, dans la fraternité et dans la paix ». A en juger les propos des uns et des autres, la rencontre ne s’est pas achevée sur des chapeaux de roues comme elle avait démarré, elle a cependant eu le mérite d’avoir permis de faire une revue des troupes et surtout de les galvaniser.
Serge COULIBALY