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Transition politique au Burkina : Le CADRe interpelle la classe politique
Publié le lundi 16 mars 2015  |  Le Pays




Face aux actes posés récemment par les Burkinabè de Côte-d’Ivoire lors de la visite à Abidjan d’autorités de la transition et bien d’autres faits au niveau national, le Cadre de réflexion et d’actions démocratiques (CADRe) a tenu une conférence de presse le vendredi 13 mars 2015 à son siège à Ouagadougou. Il s’agissait pour les premiers responsables du CADRe d’interpeller les uns et les autres à ne pas compromettre la paix sociale.


« Depuis quelque temps, nous observons des agissements de nature à compromettre dangereusement la paix sociale, de la part de ceux par qui tout est arrivé (CDP, Front républicain, FEDAP/BC, etc.) ». Ainsi s’exprimait d’entrée, le secrétaire exécutif du Cadre de réflexion et d’actions démocratiques (CADRe), Hippolyte Doumboué, lors des échanges avec la presse, le 13 mars dernier à Ouagadougou. Et de relever certains faits pour confirmer ses dires. Il s’agit, entre autres, des déclarations de l’ex-président du Conseil régional des Hauts-Bassins qui demandait aux membres du CDP de ne pas se culpabiliser ou encore des dires du secrétaire général adjoint chargé des mouvements associatifs du CDP qui, au nom de ses camarades, réaffirme leur soutien au président déchu Blaise Compaoré. Ceux-ci entendent organiser une caravane pour aller lui rendre visite. Le comble pour le CADRe, selon Hippolyte Doumboué, c’est lorsqu’une association de jeunes burkinabè de Côte-d’Ivoire a interrompu la rencontre d’explication du ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité, Auguste Denise Barry, avec des Burkinabè de Côte-d’Ivoire sur le report du vote des Burkinabè de l’étranger. A ce sujet, le CADRe dit ne pas comprendre qu’une délégation officielle soit agressée et indique que les autorités ivoiriennes doivent des explications sur ce qui s’est passé. Ce mouvement politique qui est une organisation de gauche, a saisi l’occasion pour lancer un appel au CDP et au Front républicain, en leur disant que l’esprit d’inclusion prôné par la Charte de la transition ne doit pas être compris comme une prime à l’impunité.

Aux autres partis politiques, d’adopter une attitude responsable, en cessant d’alimenter la violence déjà perceptible, tout comme aux Burkinabè de Côte-d’Ivoire de se garder des revendications politiciennes. Si le Cadre réaffirme son soutien à la transition, il rappelle aux autorités de cette transition leur mission première qui est celle de poser les jalons d’un Etat de droit, tout en leur faisant savoir que le peuple attend toujours des actes forts tels que l’ouverture des dossiers de crimes de sang et de crimes économiques, parce que les déclarations d’intention n’ont que trop duré. Face à l’évolution de la situation nationale, le secrétaire exécutif du Cadre, Hippolyte Doumboué, et ses camarades déclarent qu’ils sont de ceux qui ne veulent pas que des Burkinabè soient exclus du processus politique, mais que cela se fasse dans les règles démocratiques. Le Cadre, selon Hippolyte Doumboué, ne saurait être un fan club d’un parti politique, tout en déclarant être contre toute forme d’accession au pouvoir par les armes, s’agissant des militaires qui, s’ils veulent prendre part aux élections, doivent démissionner en application des textes. La révolution d’octobre 2014 a un goût d’inachevé, confie Hippolyte Doumboué, en interpellant surtout ceux qui souhaitent que les élections ne se déroulent pas en 2015 à revoir leur position.

Antoine BATTIONO
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