Grand banditisme : un réseau à dessein apocalyptique démantelé

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Publié le lundi 16 mars 2015 | L`Observateur Paalga

Les brigades territoriales de Gendarmerie de Pama et de Kompienga, le poste de Gendarmerie de Koalou, supervisés par les commandants de groupement département et de la Compagnie de Fada N’Gourma, ont réussi à démanteler un réseau de coupeurs de route hors pair, qui écumait la zone sud de la région de l’Est. La vidéo tournée par l’un des membres du groupe pendant un «conseil de guerre» fait froid dans le dos. En effet, on y découvre tout un arsenal d’armes de toutes sortes et de tous calibres.

Le 12 mars 2015, la gendarmerie de Fada N’Gourma a convié les représentants de la presse nationale et locale à un point de presse à Pama. C’est le Commandant Issa Yaguibou du Groupement départemental qui a introduit le sujet avant de donner la parole au Commandant de Brigade territoriale de Pama, l’adjudant-chef major Oumarou Zèba n°1 pour faire la genèse de l’opération. C’est dans la nuit du 23 au 24 février 2015 qu’il a été informé d’une attaque à main armée dans un village, Djoba, dans la commune de Kompienga.

L’informateur qui n’est autre que le Chef de poste de Koalou précisait que les bandits, surpris en flagrant délit d’attaque à main armée, se seraient enfuis vers le village de Niorgou, au moyen de deux motocyclettes. Nantis de cette information, le Commandant de Brigade de Pama et les sous-unités de Gendarmerie de la province de la Kompienga ont pris les dispositions qui s’imposent tandis que les villageois mettaient en place des dispositifs de bouchons à l’intérieur du village.

Les éléments de Gendarmerie se déploient sur tous les axes routiers menant aux frontières du Bénin et du Togo. Malgré leurs stratégies, les malfrats dont un binôme, à moto, tombent dans les filets de la population mais l’autre binôme parvient à s’échapper.

La patrouille de la Gendarmerie parvient à sauver de justesse un des bandits des mains de la population. Il s’agit du nommé Dicko Zakaria, alias Djakira, gravement blessé. Quant à son compagnon, Diallo Harouna, il n’aura pas la même chance puisqu’il n’a pas survécu à la vindicte populaire.

C’est à partir des aveux du blessé, soigné par les soins de la Gendarmerie et qui a repris connaissance, que les pandores vont ouvrir leur enquête sur toute l’étendue de la province. La saisie d’un élément vidéo montre une démonstration de maniement d’armes de guerre accompagnée de propos à connotation djihadiste, belliqueuse et revancharde à l’endroit des autorités et des forces de défense et de sécurité. Cette vidéo donne des sueurs froides.

L’exploitation des objets saisis et l’interrogatoire des deux malfrats ont permis l’interpellation du sieur Diallo Hamadou, dit Ladji Hama, fournisseur du fusil Kalachnikov, et père biologique d’un des membres actifs du groupe, nommé Sondé Hamma ainsi que six (06) autres. Le gang aurait à son actif plusieurs dizaines d’attaques à main armée ayant occasionné seize (16) morts dont trois (03) récemment.

Un certain Tougma Salif, dit Ladji Salif Namoungou, serait, lui, le chef d’un réseau de braconniers. Des statistiques obtenues auprès des différents concessionnaires de chasse, il ressort que c’est un total de 43 éléphants de tout âge qui ont été abattus entre 2014 et 2015.

Le matériel ci-après a été trouvé en possession des deux premiers bandits interpellés : un (01) fusil de chasse à crosse sciée ; seize (16) cartouches de calibre 12 mm ; cinq (05) téléphones portables ; un (01) lecteur DVD ; une (01) motocyclette de marque Honda dépossédée la veille au préjudice du sieur Yacouba Oumarou.

A l’issue des investigations, 15 personnes ont été interpellées dont 02 de nationalité étrangère, ainsi que le matériel ci-après :

- Dix (10) fusils,

- Huit cent trente (830) cartouches de 12 mm ;

- Dix-neuf (19) cartouches de 20 mm ;

- Trois (03) cartouches de 5,5 mm

- Six (06) cartouches de 7,5 mm ;

- Un (01) pistolet de fabrication artisanale ;

- Un (01) caisson à munitions ;

- Six (06) machettes ;

- Un (01) sabre ;

- Un couteau à multiples fonctions.

La bonne collaboration de la population a permis de les débarrasser des angoisses qu’ils vivaient une fois la nuit tombée. Et les forces de l’ordre et de la sécurité n’auront de cesse d’appeler toujours à collaborer pour mieux assurer la sécurité des personnes et de leurs biens.

S. Dimzilgdou