Pour accompagner l'enseignement franco-arabe, Kindaway a traduit et publié en arabe, le recueil "Les contes du terroir" de Mme Marie Bernadette Tiendréobéogo, dite Théodora de Kirig-Tinga. La cérémonie de dédicace de l'ouvrage a eu lieu, le jeudi 5 mars 2015, à Ouagadougou.
Un autre espace linguistique s'est ouvert aux lecteurs burkinabè et au monde arabophone. En effet, le linguiste, enseignant-chercheur au Centre polyvalent, Oualilaï Kindo, a traduit en Arabe le recueil de contes intitulé "Les contes du terroir" de Marie Bernadette Tiendréobeogo, présentée sous le pseudonyme Théodora de Kiri-Tinga. Cette œuvre composée de vingt-quatre contes, met en lumière les animaux sauvages personnifiés, notamment «Katré-l'hyène» et «Soamba-le-lièvre». Il met également en relief des personnages humains donnant toujours une leçon de sagesse. C'est l'exemple d’une femme infidèle qui s'est retrouvée transformée en hyène parce qu'elle a transgressé les interdits. Cet ouvrage, premier du genre au Burkina Faso, a fait le mariage entre la littérature orale burkinabè, en particulier la culture moaga et la langue arabe, selon l'enseignant Kindo. Pour lui, la littérature orale burkinabè est méconnue dans les milieux arabophones, et cette œuvre est devenue la première porte d’entrée. Il a invité les universités arabes à introduire dans leurs curricula, la littérature burkinabè écrite et orale afin de diffuser largement la culture du «pays des Hommes intègres». A l'entendre, la traduction de ce recueil du français à l’arabe est une contribution inestimable à la littérature universelle. Il faut donc l'immortaliser «pour rendre immortelle la littérature orale». «Il faut lui donner une enveloppe de protection, c'est-à-dire sa traduction du français ou du mooré en arabe», a-t-il dit. L'auteur du recueil, Mme Marie Bernadette Tiendréobéogo a fait savoir que les contes pour elle, sont une richesse de la culture. "En les traduisant dans une autre langue, cela va permettre à certains peuples de connaître le pan de notre culture", a-t-elle dit. Mme Tiendréogo a souligné que les contes l'ont bercée dès son enfance et qu'elle avait le devoir de les transmettre à cette génération qui n'a pas connu la joie des contes au clair de lune. Elle a également indiqué que le conte forme et invite à la protection et au respect de l'environnement. De son avis, chaque conte dit et redit ne perd pas de sa valeur et les évènements ne vieillissent jamais dans les contes. L'auteur a fait savoir qu'en plus de vouloir transmettre ces contes aux générations futures, elle les a écrits pour elle-même. «Il fallait que je transmette ces délices à cette future génération qui ne connaîtrait pas la joie d'apprendre pendant les nuits de contes, la joie familiale, les retrouvailles des jeunes du quartier. J'écris pour moi-même afin de me rappeler cette période heureuse que j'ai vécue avec ma grand-mère à travers ces contes», a-t-elle ajouté. L'auteur du recueil a enfin dit sa satisfaction car la traduction de ses contes en arabe est un plus au monde linguistique et peut être bénéfique pour les arabophones.
Elélé KANTORO
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