Le collectif des épouses des travailleurs de la SAP ont marché à Bobo-Dioulasso, le mercredi 11 mars 2015, pour exiger l’application d’une décision de justice qui, si elle est appliquée, permettrait d’améliorer les conditions de vie de leurs époux, donc des leurs. Parties de la bourse du travail, elles ont brandi des pancartes, des spatules, des balais pour se rendre au gouvernorat des Hauts-Bassins pour remettre leurs doléances au maître des lieux. Elles y ont été reçues par le préfet de Bobo-Dioulasso qui s’est engagé à transmettre leur revendication à qui de droit
«Les travailleurs de la SAP, pour l’amélioration de leurs conditions de travail, ont mené des actions qui ont abouti à la convocation d’un conseil d’arbitrage qui a rendu une sentence, le 05 novembre 2013. Un an après ce verdict, la direction de la SAP refuse d’appliquer une décision de justice. Les travailleurs quant à eux, ne voient pas leurs conditions changées. Cela va les obliger à aller en lutte pour exiger de la direction de la SAP, une application pure et simple de la sentence. Cela fera bientôt deux (2) mois, que cette lutte juste et légitime est en cours. En face, c’est le silence et le mépris que sert la direction, après plus d’an an et quatre (4) mois d’injustice » a d’emblée fait cas Alimata Sanou, porte-parole des marcheuses.
Ainsi, si derrière un grand homme se cache une dame de feu, alors, derrière un travailleur en difficulté se cache une dame acculée. Face à cette situation « déplorable », les épouses des travailleurs de la SAP disent ne plus être à mesure de faire face aux problèmes de santé, de scolarité, de nourriture, de logements et autres besoins laissés à leur solde du fait des difficultés que rencontrent leurs époux dans la société. Elles en ont marre. Elles n’en peuvent plus. Que faire donc? Faut-il rester les bras croisés en priant le bon Dieu ? Pas question pour ces dames qui « peinent pour garantir les trois (3) repas quotidiens de la famille ». Mariées pour le meilleur et pour le pire, elles ne veulent en aucun cas abandonner leurs époux dans les difficultés.
La solution pour elles, c’est de battre le pavé comme le ferait « toute bonne épouse » pour exiger l’amélioration des conditions de travail de leurs époux. « Cette situation désolante et révoltante, nous a amenées à nous organiser dans un collectif pour soutenir nos maris dans leur lutte » ont-t-elles signifié.
C’est alors « qu’armées » de spatules, de balais, elles ont brandi des pancartes pour aller interpeller le gouverneur de la région des Hauts-Bassins afin qu’il s’implique, en tant que premier responsable da la région, dans le traitement du dossier de la SAP. Indignées, les femmes s’offusquent : « le droit a été dit, il reste son application ». Si la direction de la SAP n’est pas au-dessus de la loi, alors, elles exigent l’application « du verdict du 05 novembre 2013 » comme le revendiquent leurs époux.
« Plus rien ne sera comme avant ». Slogan fort du moment qui défraie les chroniques, ne sera une réalité aux yeux de ces dames que si et seulement si le droit est appliqué et si l’injustice prend fin. Reçues par Karim Ouédraogo, préfet de la ville de Bobo-Dioulasso, les dames ont été congratulées pour l’esprit de leur marche qualifiée de pacifique. Aussi, ont-elles été rassurées du fait que leur message arrivera à destination. Satisfaites à « moitié », les dames ont rebroussé chemin pour se retrouver à leur point de départ, c’est-à-dire à la Bourse du travail où elles devront définir la conduite à tenir pour la suite du combat. Mais, une chose est sûre, elles ne sont pas prêtes à déposer les « armes » sans avoir goûté au fruit de leur revendication.
Par Mady BAZIE