Décédé le vendredi 6 mars 2015 à l’âge de 88 ans, le Général Tiémoko Marc Garango a été inhumé ce mardi 10 mars 2015 au cimetière municipal de Ouagadougou. L’absoute, qui a eu lieu dans l’Eglise de l’aumônerie catholique militaire de la ville de Ouagadougou, a connu la présence du Chef de l’Etat, président de la transition, Michel Kafando, et de nombreuses autorités politiques, administratives, religieuses, coutumières et militaires. Les personnalités, les amis, les connaissances et les admirateurs qui ont accompagné le défunt à sa dernière demeure ont tous salué la mémoire du premier médiateur du Faso. Il a été qualifié par tous « d’Homme d’Etat ».
La levée du corps a eu lieu aux environs de 9h au domicile familial du défunt. Accompagné par de nombreuses personnes, le cortège accompagnant la dépouille mortelle du Général Garango s’est dirigé au camp militaire Sangoulé Lamizana et a fait halte à l’Eglise de l’aumônerie catholique militaire. L’absoute, qui a duré plus de deux heures, a été dirigée par l’abbé Paul Dakissaga, curé de la paroisse militaire. Après la prière, plusieurs personnes se sont succédé sur le perchoir pour l’hommage.
La fille du Général, larmes aux yeux, a dépeint son père comme « un homme de rigueur ». Elle laissera entendre que sa dernière volonté était que ses obsèques soient à la hauteur et que tous se passe dans les règles de l’art car « il savait qu’il allait partir… ». Larmes… silence… puis elle poursuit: « il doit être content là où il est au vu de l’organisation car tout était prévu ».
A la suite de cela, d’autres personnes qui ont côtoyé le défunt ont pris la parole: Fidèle Hien au titre des anciens collaborateurs, le capitaine Wendmalgré Sawadogo, au titre de la promotion « Général Tiémoko Marc Garango », 8e promotion de l’Académie militaire Georges Namoano, le médiateur du Faso, Alima Déborah Traoré, au nom de l’institution, et une jeune fille d’un lycée de la place au nom des admirateurs. Ils ont tous salué la qualité humaine et la rigueur professionnelle du disparu.
« Mon général, vous êtes de la trempe des hommes dont les œuvres perdurent au-delà de leur vie. Vous êtes à ce titre un homme d’Etat. Reposez en paix mon Général et rassurez-vous car les fondations que vous avez posé sont solides… », s’est adressé en ces termes la médiateur du Faso au défunt. Après l’absoute, le cortège a pris la direction du cimetière municipal pour l’inhumation.
Quelques Témoignages à l’inhumation :
Moussa Sanogo, ancien président de la Chambre des représentants : « Nous étions ensemble tout le temps et personne ne pouvait nous séparer. Entre la Chambre des représentants et le médiateur du Faso, nous ne faisions que collaborer. Et au vu du travail qu’il a fait, il ne peut mériter que des éloges »
Edouard Ouédraogo, directeur de publication de l’Observateur Paalga : « Je pense que c’était un homme d’exception. Et de tous les hommes politiques que nous avons eu, je pense qu’ils ne sont pas nombreux qui sont à son image. Il était un homme politique mais il n’était pas un politicien. Il n’a pas fait de la politique partisane. C’était un homme politique au sens noble du terme : quelqu’un qui se battait pour l’intérêt général et pour le bien commun. Il ne luttait pas pour se hisser à un poste ni pour y rester. Ce fut donc un grand homme politique et un grand serviteur de l’Etat. Et pour tout dire, il était un homme d’Etat si bien qu’il n’a pas occupé le poste institutionnellement parlant. Il méritait le titre de grand d’Homme d’Etat compte tenu du travail qu’il a abattu et dans l’esprit dans lequel il s’est acquitté de ses charges publiques ».
Augustin Loada, ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Sécurité sociale : « Oui je pense que c’était un grand homme d’Etat pétri d’un certain nombre de valeurs cardinales comme l’amour du travail bien fait, la rigueure et la ponctualité. Franchement des hommes d’Etat de ce type là, on en trouve désormais de moins en moins. Je pense qu’il est important que l’on puisse entretenir, cultiver, magnifier et promouvoir les valeurs qu’il a incarné durant sa vie professionnelle ».
Monseigneur Jean Marie Compaoré, archevêque émérite de Ouagadougou : « Le général était vraiment un ami et sa disparation ne peut être qu’un triste événement pour moi. J’étais plutôt un admirateur du Général. Quand je me suis approché de lui, c’était tout juste pour apprendre de lui. Il était attaché à son boulot, perfectionniste et surtout un homme de rigueur. C’est vraiment ce que j’admirais chez lui. Comme tout homme, il a eu ses torts et ses manquements et je sais que ces torts ont été commis avec plus d’assurance et de convictions que sur un coup de tête. Remercions donc Dieu de nous avoir permis de le connaitre ».
Dimitri Kaboré