Au Burkina Faso, le secteur de l’eau a connu une évolution particulièrement dynamique depuis les années de l’indépendance. Mais les problèmes liés au secteur restent encore nombreux et à l’instar des autres pays du monde, l’eau potable constitue toujours un véritable défi. De bonnes perspectives existent cependant, même s’il faut rester très lucide face à cette problématique fondamentale du développement. Ainsi, le Secrétariat permanent du Plan d’action pour la gestion des ressources en eau (SP/PAGIRE) multiplie des actions de sensibilisation et de formation à l’intention des populations. Ce, afin de comprendre que l’action de l’homme est la principale cause de la pollution des eaux au Burkina Faso. Selon les données du PAGIRE, l’essentiel des ressources en eau du Burkina Faso provient des pluies qui engendrent le ruissellement et la recharge des nappes souterraines. Cette quantité d’eau qui s’infiltre dans le sous-sol est estimée à plus de 32,43 milliards de mètres cubes (m3). Pour une meilleure gestion de cette denrée, des ouvrages ont été érigés dont des barrages, des lacs, des mares, des puits, des forages, etc. Cependant, des actions anthropiques et naturelles dégradent la qualité de cette eau autour et dans ces retenues. Parmi elles, l’on peut citer l’évaporation, l’envasement, l’ensablement, les conflits d’usage, les pratiques commerciales autour de certains barrages ou retenues d’eau, les activités minières et industrielles, mais surtout l’orpaillage. Pour ce dernier cas, l’on utilise du cyanure qui, déversé dans les eaux, est source de plusieurs maladies mortelles aussi bien pour l’homme que les animaux. C’est pourquoi, le coordonnateur du Projet lac Bam, Ambroise Ouédraogo, ingénieur du génie rural, lors d’un atelier initié par le SP/PAGIRE du 22 au 24 juillet 2014 à Kongoussi, a soutenu : «De par ses activités, l’homme est le plus grand pollueur des ressources en eau du Burkina Faso». D’où la nécessité de sensibiliser les populations à une gestion rationnelle de l’eau afin qu’elle puisse profiter aux générations futures. Aussi, l’on assiste de nos jours à une augmentation de la demande en eau, liée à la forte croissance démographique, à l’élévation du niveau de vie et au développement des activités économiques consommatrices d’eau telles que l’agriculture, l’élevage, l’industrie, les mines, etc. «La demande consommatrice est évaluée à 505 millions de m3/an. Les secteurs les plus demandeurs sont : l’irrigation avec 64 %, l’eau domestique avec 21 %, l’élevage avec 14 %», d’après le SP/PAGIRE. Il est important de vulgariser également le document national de politique et stratégies en matière de l’eau adopté en juillet 1998. Il comporte neuf principes et dix orientations stratégiques. Les principes-phares sont ceux de pollueur-payeur, préleveur-payeur, gestion par bassin hydrographique et de protection des usagers et de l’environnement.
Kowoma Marc DOH
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