Timbuktu:Rendu célèbre avant l’appréciation du jury

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Publié le samedi 7 mars 2015 | Sidwaya

© aOuaga.com par A.O
"Timbuktu" de Abderhamane Sissako : un monde fou à la première projection
Jeudi 5 mars 2015. Ouagadougou. Un monde fou a pris d`assaut la salle du Ciné Burkina pour suivre la première projection du long métrage du Franco-mauritanien Abderhamane Sissako, "Timbuktu", en compétition à la 24e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO)

Timbuktu du réalisateur franco-mauritanien Abderrahmane Cissako a été projeté dans une salle archicomble du ciné Burkina, le jeudi 5 mars 2015 à la séance de 18h30. Ce long métrage, qui retrace l’occupation djihadiste de la ville de Tombouctou en 2012, a été rendu célèbre avant l’appréciation du jury.

Timbuktu, le long métrage, qui a remporté 7 césars dont celui du meilleur réalisateur à la 40e cérémonie des césars, est en compétition officielle au Fespaco 2015. Il a été projeté le jeudi 5 mars 2015 à la séance de 18h30 au ciné Burkina. Mais entre-temps des rumeurs courait qu’il a été retiré de la compétition pour des questions de sécurité. Par la suite, le film du réalisateur franco-mauritanien Abderrahmane Cissako a été reprogrammé au grand bonheur des cinéphiles présent à la biennale de 2015 du cinéma africain, le Fespaco. Mais pourquoi tant de tapage autour de ce film long de 100 mn ?
Ce film retrace l’occupation djihadiste de la ville de Tombouctou en 2012. Non loin de Tombouctou tombée sous le joug des extrémistes religieux, Kidane mène une vie simple et paisible dans les dunes, entouré de sa femme Satima, sa fille Toya et de Issan, son petit berger âgé de 12 ans.
En ville, les habitants subissent, impuissants, le régime de terreur des djihadistes qui ont pris en otage leur foi. Fini la musique et les rires, les cigarettes et même le football…

Les femmes sont devenues des ombres qui tentent de résister avec dignité. Des tribunaux improvisés rendent chaque jour leurs sentences absurdes et tragiques .Kidane et les siens semblent un temps épargnés par le chaos de Tombouctou.
Mais leur destin bascule le jour où Kidane tue accidentellement Amadou le pêcheur qui s’en est pris à GPS, sa vache préférée. Il doit alors faire face aux nouvelles lois de ces occupants venus d’ailleurs. Selon le réalisateur, Abderrahmane Cissako, la projection de ce long métrage au Fespaco est une victoire pour lui, celle du cinéma africain et également un palmarès. « Ce jour est le plus important pour moi. J’ai voulu à travers ce film être la porte-parole et le défenseur, tout en dénonçant toute forme de barbaries qui puissent exister » a-t-il dit. Avant de conclure : « J’ai été profondément touché par le public sorti nombreux et également par l’appel de son excellence Michel Kafando, président du Faso pour la programmation du film malgré les polémiques ».

Timbuktu est un film panafricain. Les acteurs sont venus de l’Algérie, Tunisie, Sénégal, Mali, Burkina Faso et bien entendu de la Mauritanie.

Ollo Aimé Césaire HIEN

Des cinéphiles apprécient

David Dembélé, journaliste « Le film relate une situation que le Mali, dans sa partie Nord, a vécu un certain moment. Il interpelle vivement tous sur les atrocités qu’ont vécues les populations de cette partie du mali. On voit à travers ce film que cette famille a été durement éprouvée par la barbarie de la police islamique. Du coup, le film se termine par un arrière-goût vraiment jusqu’où pour montrer combien cette religion islamique est démodée et anachronique ».

Rogrigue Kaboré, président des salles de ciné du Burkina

« Timbuktu est un film d’actualité. J’ai été surpris que malgré toutes les polémiques faites autour du film, Timbuktu est un film moral. A travers ce film, le réalisateur a juste fait ressortir la barbarie que le peuple du nord du Mali a subi des djihadistes. Ce film est une réalité. En parlant qualité et quantité, l’œuvre d’Abderrahmane Cissako est de belle facture avec de belles images. Il a mis le maximum avec des acteurs qui ont été naturels ».

Propos recueillis par O.A.C.H