Les étudiants de l’Institut international d'ingénierie, de l’eau et de l’environnement (2IE) ont subi « l’assaut » de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) au petit matin du 4 mars 2015, au sein dudit institut sis à l’Université de Ouagadougou. Cela, suite au différend qu’ils ont avec l’administration. C’est l’information parvenue à notre rédaction, et qui nous a poussé à y faire un tour le 4 mars dernier, pour en faire le constat.
A notre arrivée au siège de l’Institut international d’ingénierie, de l’eau et de l’environnement (2IE), au sein de l’Université de Ouagadougou, peu après 11h, tout était calme. Des étudiants, assis en groupe, discutaient tranquillement tandis qu’un amas de résidus de douilles de gaz lacrymogènes trônait au milieu de la cour. « Voyez tout le gaz qu’ils ont utilisé contre nous. Ils disent avoir effectué une descente parce qu’il y avait des casses, alors qu’il n’en est rien ; vous pouvez vérifier ; il n’y a aucune casse», nous a interpellé l’un des étudiants.
Puis, Nouhoun Diallo, président de la Communauté des étudiants maliens, érigé en guide, nous a invité à faire le tour de la propriété pour constater l’effectivité des dires de son camarade. Aux environs de 2h du matin, a-t-il expliqué, la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) a « lancé l’assaut », à l’aide de grenades lacrymogènes. «Des étudiants ont également été poursuivis jusque dans leurs chambres ; certains ont été blessés et 8 ont été arrêtés. Il paraît qu’ils ont été libérés, mais nous n’en avons pas encore la preuve », a-t-il ajouté.
A la question de savoir ce qui s’est passé pour que les forces de l’ordre interviennent, Hamani Tahirou, Secrétaire général (SG) de l’Association des étudiants de 2IE, a répondu que le différend qu’ils ont avec l’administration de l’institut est relatif à leur plateforme revendicative. A l’en croire, la CRS est intervenue alors que les négociations entre eux et la direction se poursuivaient. « On n’attend rien d’extraordinaire de l’administration ; nous voulons juste que sur une base logique, nous discutions pour trouver des solutions définitives à nos problèmes. Les conclusions de nos travaux doivent être consignées par écrit », a-t-il ajouté. Et de préciser qu’il y a eu de par le passé, plusieurs promesses qui n’ont pas été tenues par la direction générale, d’où l’exigence que tout soit désormais consigné par écrit. Selon le SG de l’Association des étudiants, leur mouvement se poursuivra, tant qu’ils n’auront pas gain de cause. D’au moins 24 nationalités différentes, les étudiants de 2IE comptent informer les représentations diplomatiques dont ils relèvent, de la situation qu’ils ont vécue, afin qu’elles servent d’intermédiaires dans les négociations.
Thierry Sami SOU