Originaire de Garoua, dans le nord du Cameroun, ce fils de Sultan et ancien professeur d’éducation physique et sportive de formation dirige, depuis le décès de l'éthiopien Tessema, en 1988, le football africain.
En 25 ans de pouvoir, le camerounais a révolutionné le football africain, qui lui doit son embellie de ces dernières années.
Le Camerounais est déjà candidat à sa propre succession.
En cas de victoire au prochain congrès de la Confédération africaine de football (CAF) en cette année 2013, il restera à la barre jusqu'en 2017.
Il aura alors totalisé plus d'un quart de siècle à la tête du football africain, après avoir célébré en 2007, le cinquantenaire de la CAF.
D'ores et déjà tout le monde s'accorde à reconnaître que le Camerounais aura marqué de son empreinte le football africain.
A la suite des présidents fondateurs de la panafricaine de football, Issa Hayatou est considéré comme le président du renouveau, celui qui a fait entrer le football africain dans une nouvelle ère. Cinquième président de la CAF, après les Egyptiens Abdel Aziz Salem (1957-1958), Abdel Aziz Mostafa (1958-1968), le Soudanais Abdel Halim Mohamed (1968-1972) et l'Ethiopien Ydnekatchew Tessema (1972-1988), Hayatou est né en août 1946, à Garoua , dans le nord du Cameroun.
Il entre dès 1974 à la Fédération nationale de football comme Secrétaire général, alors qu'il n'a que 28 ans. Son ascension sera alors fulgurante.
Nommé en 1986, président de la Fédération, il accède au Comité exécutif de la CAF à la faveur de la CAN 86 en Egypte.
Quand Ydnekatchew Tessema disparaît en août 87, la guerre pour sa succession est ouverte.
Opposé au Togolais Godefried Ekué, le Camerounais remporte les élections et devient alors, en mars 1988, le 5e président de la CAF.
Toujours réélu depuis lors, Issa Hayatou aura révolutionné la sphère du football africain, qui lui doit son embellie de ces dernières années.
Parmi les acquis de l'ère Hayatou, on peut citer les 5 places à la Coupe du monde ; l'organisation en Afrique en 2010, d'une phase finale de la Coupe du monde de football ; les 4 sièges pour l'Afrique au sein du Comité exécutif de la Fifa contre un seul par le passé ; le passage de 8 à 16 équipes à la phase finale de la Can ; la création d'une Can féminine, d'une Can des moins de 17 ans, d'une Can des moins de 20 ans ; la réforme de la Coupe d'Afrique des clubs champions devenue la Ligue des champions.
A son actif aussi, on peut citer la refonte des coupes africaines à compter de 2004 ; l'émergence d'un arbitrage de qualité concrétisée par l'arbitrage pour la première fois, d'une finale de Mondial (le Marocain Said Belquola), l'essor de l'arbitrage féminin africain ; la construction d'un nouveau siège de la Caf ; la construction des académies de football dans chacune des six zones de la CAF ; et surtout, l'accroissement substantiel des ressources financières de la CAF (de moins de 10 millions de francs CFA à la fin des années 1980, plus d'une soixantaine milliards de francs CFA actuellement), etc.
Le règne d'Issa Hayatou aura connu beaucoup de résultats flatteurs. En l'espace de quelques éditions, la Coupe d'Afrique des Nations est passée de l'état d'un événement mineur, dans les années 1960-1970, à celui du plus grand challenge sportif continental. La compétition est suivie par toute la planète.
La création de la Coupe CAF (1992), la Can cadets (1995), la Super-Coupe d'Afrique (1992), la Ligue des Champions (1997), la Can féminine (1998) ont donné un autre engouement sur le continent.
Sur le plan international, le parcours en Coupe du Monde du Cameroun en 1990, du Nigeria en 1994 affichèrent les grandes ambitions du football africain qui seront couronnées par les sacres aux Jeux Olympiques 1996 et 2000 du Nigeria et du Cameroun.
Le football au niveau des jeunes a tressé de beaux lauriers au continent, sous Hayatou.
Les cadets ghanéens en 1991, 1995 et nigérians en 1993, les juniors ghanéens en 2010 en remportant le mondial de leur catégorie, ont révélé au monde, le gros potentiel au niveau des jeunes du continent.
L'organisation de la Coupe du monde 2010 en terre africaine est aussi un moment glorieux de l'ère Hayatou.
Les années Hayatou, ce sont aussi les échecs et les promesses non tenues.
Les échecs de la candidature marocaine en 1988, 1992 et l'Afrique du Sud en 2000, pour l'organisation de la Coupe du monde, l'échec à la course à la Présidence de la FIFA en 2002, l'absence d'un cadre juridique réglementant l'exode des jeunes africains vers l'Europe et la forte ingérence du politique dans la vie des fédérations, ont quelque peu terni le bilan d'Issa Hayatou.