La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) lance une révision « exceptionnelle » de la liste électorale. Cette opération, qui se déroulera sur l’ensemble du territoire burkinabè et qui va durer du 3 mars au 18 mai, fait suite « aux vœux de certains citoyens et partis politiques qui avaient souhaité un deuxième tour d’enrôlement », a expliqué le président de la Ceni, Me Barthélémy Kéré, à la cérémonie officielle de lancement ce mardi 3 mars 2015 à Kaya, en présence effective du président du Faso, Michel Kafando.
La mise à jour du fichier électoral va nécessiter, selon Me Kéré, « la mobilisation de ressources humaines, matérielles, financières et logistiques conséquentes ». Ainsi, 2 500 opérateurs de kits encadrés par 200 superviseurs munis des kits d’enrôlement biométriques et assistés d’aides opérateurs seront mobilisés. « La mise à jour exceptionnelle du fichier électoral coutera plus de 7,8 milliards FCFA au budget de l’Etat », fait remarquer le président de la Ceni.
L’enjeu de cette opération est, selon Me Kéré, d’ « accroitre de manière significative le taux d’inscription, et par là même, d’impacter sur le taux de participation aux élections devant mettre fin à la transition ». D’où son invite aux formations politiques, parties prenantes à la compétition électorale, à jouer leur partition, en se mettant davantage dans l’arène de la mobilisation, en appelant leurs militants à s’inscrire massivement sur les listes électorales.
Pour sa part, Michel Kafando estime que cette opération « est la matérialisation de la promesse faite par la transition d’engager le Burkina Faso dans la démocratie vraie à travers des élections transparentes et crédibles ». Tout en rappelant que l’Etat burkinabè a inscrit au budget de l’année 2015, une provision de 25 milliards FCFA, dont plus de 7,8 milliards au titre de la révision exceptionnelle de la liste électorale, le président Kafando a, dans son allocution de lancement, indiqué qu’après la révolution d’octobre 2014 et la libération qui s’en est suivie et que dans ce vent de renouveau et de liberté insufflé par la transition, « plus rien ne devrait être invoqué par qui que ce soit pour ne pas s’inscrire sur la liste électorale ».
Pour le président de la transition, « c’est maintenant que se joue la compétition électorale et non le jour du scrutin ». D’où son invite à toutes les parties prenantes à accompagner le processus électoral par des actions fortes de sensibilisation et d’éducation civique. Séance tenante, une démonstration de l’opération a été faite par des agents recenseurs. La première carte de cette phase a été remise par le président du Faso.
Programme de l’opération
*Du 3 au 9 mars 2015 : provinces d’Oudalan, du Seno, du Soum, du Yagha, du Bam, du Namentenga, du Sanmatenga et du Kourwéogo.
*Du 17 au 23 mars : Provinces du Bazega, du Nahouri, du Zoundwéogo, de l’Oubritenga, du Lorum, du Yatenga, du Zondoma et du Passoré.
*Du 31 mars au 6 avril : Provinces du Boulkiemdé, du Sanguié, de la Sissili, du Ziro, du Bougouriba, de la Loba, du Noumbiel et de Poni.
*Du 14 au 20 avril : Province de la Balé, du Banwa, de Kossi, du Mouhoun, du Nayala, du Sourou, de la Comoé, du Léraba, du Kénédougou et de Tuy.
*Du 28 avril au 4 mai: Province de la Gnagna, du Gourma, du Komondjari, du Kompienga, de la Tapoa, du Boulgou et du Koulpélogo.
*Du 12 au 18 mai : Provinces du Kadiogo, du Houet, du Kouritenga et du Ganzourgou.
Abel Azonhandé